Famille Santé | Valenciennois
29 novembre 2022
Autour d'un café, parler librement des cancers dans le Camion Nord Santé Prévention
Fin novembre, le Camion Nord Santé Prévention a fait sa première halte à Anzin. Nous sommes montés à bord pour découvrir ce nouveau service gratuit du Département. Suivez-nous !
C'est jour de marché, ce matin, à Anzin. Les commerçants ont déployé leurs étals devant la mairie. Le Camion Nord Santé Prévention s'est installé à l'arrière. À bord, une infirmière, une assistante sociale du Service de Prévention Santé de Valenciennes, une sage-femme du Centre de santé sexuelle de Valenciennes et une représentante de l'association EMERA sont disponibles pour répondre à toutes les questions relatives au cancer, sans tabou et dans un climat convivial.
Valentin nous a devancé. Il a 26 ans et se prépare à devenir gestionnaire de paie. Le cancer n'a frappé aucun de ses proches mais il est monté dans le Camion comme ça
, pour découvrir ce nouveau service du Département. Et il est encore tout étonné de ce qu'il vient d'apprendre : Je ne pensais pas que les hommes pouvaient également avoir un cancer du sein
.
Fayçal non plus. Son épouse et lui sont venus de Maing pour faire leurs achats sur ce marché réputé du Valenciennois. Elle est plutôt timide mais lui est curieux... et soucieux de sa santé et de celle de sa famille. Coralie Lefebvre, infirmière, lui apprend que les hommes aussi doivent regarder leur thorax pour s'assurer qu'ils ne sentent pas de grosseurs. Comme pour les cancers colorectaux et de la prostate, plus la prise en charge arrive tôt, plus ils ont de chance de guérir.
Corinne et Bruno ont découvert le Camion en sortant de chez le kiné. Coralie leur offre un café et la discussion s'installe. Vous bénéficiez d'un suivi gynécologique ?
, demande l'infirmière à Corinne. La retraitée fait non de la tête. Vous savez que vous pouvez être suivie par une sage-femme ?
Il y en a justement une à bord. Marina Tondeur est coordinatrice du Centre de santé sexuelle du Valenciennois, un autre service du Département. Nous suivons les femmes jusqu'à la ménopause
, explique-t-elle. Après, nous les orientons vers des sages-femmes libérales. Les rendez-vous se prennent facilement sur Doctolib.
Elle sait que beaucoup de femmes ont peur d'aller voir un gynécologue quand bien même il est si important de prévenir le cancer du col de l'utérus. Alors nous prenons le temps avec nos patientes
, poursuit-elle, nous ne faisons pas forcément d'examen gynécologique au premier rendez-vous.
On comprend la peur qu'ont les gens de découvrir une maladie lorsqu'ils se font dépister. Mais il faut se dire qu'on y va surtout pour être rassuré parce que tout va bien !
L'an prochain, dans chaque arrondissement
Le temps d'un entretien individuel à bord du Camion, sans rendez-vous et en toute confidentialité, Véronique Nathiez est descendue au pied du véhicule. L'assistante sociale discute papillomavirus avec un couple de passants. Nous pouvons vacciner contre cette maladie sexuellement transmissible qui peut évoluer en cancer
, détaille-t-elle. Nous avons des consultations dédiées au service de prévention santé et au centre de santé sexuelle de Valenciennes. Venez nous voir !
Et de tendre un dépliant avec les coordonnées des deux services pendant que le maire, Pierre-Michel Bernard, entre dans le véhicule.
Sa commune est en la première à accueillir une halte du Camion Nord Santé Prévention. Je suis médecin, maire d'une ville dont les 2/3 sont des quartiers prioritaires et conseiller départemental : j'ai donc accueilli ce nouveau service départemental dans les meilleures conditions possibles !
Plusieurs communes voisines ont déjà manifesté leur souhait d'accueillir le Camion à leur tour. Ce mardi, 80 Nordistes ont pu poser leurs questions, échanger et repartir avec des infos et des contacts, sans avoir peur du mot cancer. On est là à notre juste place
, se félicite le docteur Omolade Alao, responsable du pôle PMI Santé du Valenciennois, dans la prévention.
En 2023, les habitants de tous les arrondissements du Nord devraient pouvoir en profiter.
Crédits photo : Cédric Arnould