Sport | Tout le département
20 septembre 2024
Alain Bondue : "Le Grand Départ du Tour 2025 va être une grande fête"
Figure marquante du cyclisme nordiste et français dans les années 1970-1980, le Roubaisien Alain Bondue reste un amoureux du vélo qu’il pratique toujours assidûment. Il attend avec impatience le Grand Départ du Tour de France 2025 à Lille, qui lui rappelle bien des souvenirs…
À 65 ans, Alain Bondue ne passe pas inaperçu avec sa chevelure blanche et son physique de sportif qu’il entretient sur son vélo. Ce grand fan de sport s’est forgé un palmarès exceptionnel en cyclisme sur piste ainsi que sur la route. Double champion du Monde de poursuite en 1981 et 1982, mais aussi champion d’Europe en 1979, champions de France à de multiples reprises et médaillé d’argent au JO de Moscou en 1980, il a fait carrière au sein de la puissante équipe roubaisienne La Redoute Motobécane.
Le sexagénaire garde un œil averti sur le cyclisme actuel. La venue de la Grande Boucle en 2025 dans le Nord pour le Grand Départ lui rappelle des souvenirs, lui qui a participé en tant que coureur à trois reprises au Tour de 1984 à 1986 sous les couleurs de La Redoute-Motobécane et de Système U.
Que vous inspire ce Grand Départ du Tour de France 2025 ?
Alain Bondue : C’est formidable pour notre département et la visibilité qu’il va avoir durant plusieurs jours ! Le Tour est diffusé à la télé dans le monde entier et donc c’est une vitrine fantastique. Je me souviens très bien du Grand Départ de 1994. Pour les Nordistes, ça va être une véritable fête populaire. Le Tour est un évènement mondial et pourtant il reste accessible à tous car le cyclisme sur route est un sport auquel on assiste gratuitement, et c’est important qu’il le reste.
Vous avez participé trois fois à la Grande Boucle, quels souvenirs en gardez-vous ?
AB : Effectivement j’ai fait trois tours (1984 à 1986) sur le vélo dont une édition au service de Stephen Roche qui terminera troisième du général, mais aussi 17 éditions en voiture.
Le Tour, je le connais des deux côtés. Les sentiments de fête, de rassemblement et de communion, c’est lorsque vous êtes suiveurs, car en tant que coureur nous sommes dans notre bulle. Aujourd’hui, c’est devenu tellement professionnel que les coureurs n’ont pas la tête à la fête et encore moins sur un Grand Départ du Tour. La course est toujours nerveuse. Chaque équipe pose sa griffe, souhaite aussi prendre le maillot jaune avant que les grands leaders ne se mettent en route pour la victoire finale. Les trois étapes nordistes seront donc importantes car elles vont conditionner la première semaine de course.
En 2025, le parcours de l’étape entre Valenciennes et Dunkerque va éviter les pavés. Qu'en pensez-vous ?
AB : En tant que spectateur, je suis un peu triste car les pavés c’est l’ADN du cyclisme dans le Nord. C’est comme si une étape de montagne évitait les cols. On sait qu’une étape sur des pavés comporte des risques, mais ce sont les coureurs qui font la course. Ils décident du rythme et donc des risques.
Si vous étiez coureur au départ du Tour 2025, comment verriez-vous votre participation ?
AB : C’est marrant, j’en parlais avec d’anciens coureurs il n’y a pas très longtemps. Le cyclisme d’aujourd’hui est devenu trop rigide, trop professionnel et on ne s’amuse plus comme à mon époque. Seul le résultat compte pour satisfaire les partenaires, les médias…
Je ne pense pas être à l’aise dans ce cyclisme, mais en tant que supporter je suis fan du cyclisme actuel. Je vibre devant les performances des Pogacar, Evenepoel, Mathieu van der Poel, Wout Van Aert, Julian Alaphilippe et bien d’autres. C’est du très haut niveau et les coureurs d’aujourd’hui sont de véritables athlètes. Quand ils ne courent pas, ils sont en stage de préparation. On ne pratique plus le vélo comme à mon époque.
Que ferez-vous le 5 juillet 2025 ?
AB : Sans hésitation je serai ici à Lille pour ce Grand Départ. J’ai hâte car c’est une ambiance unique !
Crédits photo : Laurent Sanson