Aménagement Cadre de vie | Avesnois
8 décembre 2023

À Maroilles, un moulin à eau... et à électricité

Grâce à son moulin classé aux Monuments historiques, la commune envisage de se lancer dans la production hydroélectrique. Objectif : développer une autosuffisance énergétique pour les bâtiments municipaux. Nous sommes allés sur place pour tout comprendre.

C’est en travaillant sur la continuité écologique, et plus particulièrement sur la remontée du lit de la rivière par les poissons, que l’idée de produire de l’électricité grâce au barrage du moulin est venue à l’esprit des élus maroillais.

Le projet a aussi trouvé sa logique dans le cadre de la réfection du site à laquelle on réfléchit depuis 2016, explique Dominique Quinzin, maire de la commune. Il est accompagné sur ce dossier par la Communauté de communes du Pays de Mormal et le Parc naturel régional de l'Avesnois.

Le projet hydroélectrique s’articule aujourd’hui autour de la réhabilitation du moulin en maison du tourisme. Il est d’ailleurs prévu une mise en perspective du mécanisme qui permettra à la rivière (l’Helpe-Mineure) de transformer la force de son débit en énergie.

La production sera présentée sous forme de scénographie avec des panneaux explicatifs pour que les visiteurs puissent assister en direct à la production d’électricité, détaille Melvin Deljehier, chargé de mission transition énergétique au Parc naturel régional de l'Avesnois.

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La future génératrice sera installée sur cette plateforme, où se trouve actuellement la crémaillère.

Atteindre l'autoconsommation collective

Pour réaliser ce tour de force, la génératrice, actuellement installée au sous-sol de l’établissement, et qui doit être remplacée, sera montée sur une plateforme extérieure protégée par un local translucide. Quant à la turbine originelle utilisée à la fin du 19e siècle pour faire tourner les tanneries locales, elle sera changée. On estime la production d’électricité à 156 000 kWh par an, ce qui devrait nous permettre d’atteindre l’autoconsommation collective. Le surplus sera réinjecté dans le réseau, souligne Dominique Quinzin.

À noter que la vieille roue à aubes sera restaurée, et tournera à nouveau, mais ne rentrera pas dans le processus de production électrique. C’est néanmoins le long de ses pales que sera installé le dispositif (toboggan) qui permettra aux poissons de passer d’un bassin à un autre.

Le coût total de ce projet s'élève à 190 000 € HT. Le Département soutient cet investissement à hauteur de 79 800 € dans le cadre de l’Aide départementale aux villages et bourgs (ADVB) et du bonus Nord Durable.

Les travaux doivent démarrer en 2024, et durer six mois. 

Crédits photo : Philippe Houzé

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