Culture | Douaisis
15 septembre 2022
Vincent Wawrzyniak, du surréalisme aux peintures plus vraies que nature
Animé par les couleurs et la nature, Vincent Wawrzyniak peint des plantes que l'on croirait transposées de photographies dans son atelier situé à Fenain. Peintre réaliste, il crée des tableaux dont les détails cachent souvent une double lecture…
Un début de carrière dans le mouvement surréaliste
A 16 ans, Vincent rejoint une troupe amateur de théâtre. Féru d’arts et particulièrement de dessin, on lui confie la tâche de concevoir les décors. Chez lui, l’artiste en devenir commence petit à petit à peindre sans grande prétention. Au début, je me disais que ce serait pour laisser un souvenir à mes proches
, explique-t-il.
Mais au début des années 2000, Vincent se prend à son propre jeu. Il consacre plus de temps à sa peinture et la conception de ses tableaux devient de plus en plus recherchée. A cette époque, le jeune peintre est très inspiré par les surréalistes comme Magritte.
C’est à cette même période que Vincent est appelé par le Musée de la Chartreuse de Douai qui lui propose d’exposer lors d’un hommage à Félix Labisse, peintre surréaliste. Cet événement va lui permettre d’avoir un public, des contacts et donc de faire plus d’expositions et d’événements. Il acquiert un peu plus de notoriété. Cet enchaînement va lui permettre de faire la rencontre de Marius Wröbel peintre de paysages miniers du secteur. Ensemble, ils vont sillonner le département allant d’exposition en exposition. Marius Wröbel est pour le jeune artiste de l’époque, un réel soutien.
Vincent va se rendre compte que les arts plastiques le touchent davantage que le théâtre. L’artiste y voit une relation plus humaine avec le public. On peut vraiment échanger avec le public. Lui expliquer notre démarche. Sur scène, le comédien est dans sa bulle. Il y a les projecteurs qui l’aveuglent et donc une certaine distance avec le public, déjà rien que physiquement
.
D’ailleurs il explique s’être longtemps penché sur d’autres disciplines artistiques comme l’écriture, les dessins à l’encre, l’argile et même la vidéo mais Vincent a trouvé sa voie : il aime peindre plus que tout le reste.
Une renaissance artistique des plus étonnantes
En 2007, Marius Wröbel décède et Vincent arrête de peindre durant une année complète. Il se remet en question vis-à-vis de son art et n’expose plus.
Un beau jour, il trouve un paquet de graines de fleurs à semer. Cela va immédiatement l’inspirer et lui donner l’envie de reprendre son activité artistique pour peindre des fleurs. Lui qui peignait dans un style surréaliste autrefois se voit désormais peindre des fleurs de manière très réaliste. Pourtant à l’époque, Vincent peint dans son coin, sans trop y croire.
Quelques années après cette révélation, l’artiste va être touché par une toxoplasmose oculaire et manque de perdre la vue. Il va faire trois récidives et suivre un lourd traitement. C’est à ce moment qu’il se dit : Cette fois, je me lance vraiment. Je prends confiance en moi et je persévère
.
Il participe à de plus grands salons et à des expositions plus importantes grâce à sa détermination. Il reçoit également des invitations à des événements dans toute la France. C’est ainsi qu’il rencontre le cercle des artistes de Paris lors d’un salon au parc de Vincennes. Un événement qui dure 1 mois et auquel Vincent a l’opportunité de participer.
Art thérapie : un exercice qui détend
Aujourd’hui, grâce à son parcours, Vincent s’est fait connaître à son échelle et vend quelques tableaux. Mais ce qui l’intéresse vraiment est le contact avec le public. En effet, pour lui l’art est d’une certaine manière une thérapie. Son activité l’apaise et c’est ceci qu’il essaye de transmettre aux autres.
C’est vrai qu’il y a certains de mes confrères qui peignent des scènes dramatiques, sur des sujets torturés par exemple. Ce n’est pas du tout mon partie. Je pense que regarder des fleurs, c’est apaisant, ça apporte même du bien-être et de la sérénité.
Ses plantes, le peintre ne les quitte plus. Certes, il peint parfois autre chose mais la variation des espèces et des couleurs que l’on retrouve dans la nature est tellement riche qu’il est naturellement inspiré et attiré de nouveau vers son sujet de prédilection.
Vincent se rend à l’extérieur pour admirer la nature et c’est ainsi que débute son processus de création. Première étape de son exercice : il prend en photo les plantes qui l’intéressent. Puis, à partir d’une sélection de ses dernières il crée sa peinture. Mais Vincent le précise, ce n’est pas une représentation botanique des fleurs qu’il cherche à représenter.
Ce qu’il voit à travers les fleurs il le met en avant de manière subtile. Par exemple, sur une de mes dernières oeuvres, j’ai choisi une photo sur laquelle je voyais une tête de serpent. En peignant tracé cette partie que mon imaginaire voyait en peinture phosphorescente. Ainsi, dans le noir elle j’ai tracé cette partie que mon imaginaire voyait en peinture phosphorescente. Ainsi, dans le noir elle apparaît plus visiblement.
Rencontrez Vincent Wawrzyniak !
À l'occasion des Portes ouvertes des ateliers d'artistes, Vincent Wawrzyniak vous attend pour vous faire découvrir son travail au 50 rue Irène Joliot Curie à Fenain le vendredi 7 octobre de 18h à 22h, le samedi 8 et dimanche 9 octobre de 10h à 12h et 14h à 18h. Retrouvez toute la programmation des Portes ouvertes des ateliers d'artistes sur poaa.lenord.fr