Culture | Flandre intérieure
29 novembre 2021
Un jour, une œuvre : "Mon maître et mon vainqueur"
Cette semaine, la villa départementale Marguerite Yourcenar présente un roman d'amour écrit par François-Henri Désérable : "Mon maître et mon vainqueur". L'auteur a mis à profit ses résidences d'écrivain à la villa pour composer quelques uns des plus beaux chapitres de son livre.
Invité en résidence à la Villa Marguerite Yourcenar en 2019, François-Henri Désérable y a écrit une partie de son dernier roman Mon maître et mon vainqueur, publié aux éditions Gallimard. Il s’agit d’un grand roman d’amour entre l’ami du narrateur, Vasco, et une femme dénommée Tina pour qui il éprouve une passion amoureuse intense. Cette passion le conduit à utiliser son revolver contre Edgar qui s’apprête à épouser sa bien-aimée Tina, référence au coup de revolver tiré par Verlaine sur Rimbaud dont il était l’amant.
De son séjour à la Villa, François-Henri Désérable a retenu le cadre enchanteur et idyllique, ainsi que la bibliothèque bien fournie. Il aimait se poster devant le thuya géant de Californie planté il y a près de deux siècles dans le parc. Selon lui, les vieux arbres donnent une certaine idée de l’éternité
, un thème qu'il aborde dans son dernier roman Mon maître et mon vainqueur. Ce roman lui a permis de décrocher, fin octobre 2021, le Prix de l’Académie française à seulement 34 ans.
Au cours de sa résidence, François Henri Désérable a notamment rencontré des collégiens latinistes. Lui qui pensait ne rien avoir à leur dire « a été très impressionné par les moments partagés ». Il retient de la Villa l'impression de luxe, calme et volupté
, éléments qui ont sans doute enrichi l’écriture de son dernier roman.
Né en 1987, François-Henri Désérable a grandi à Amiens et a effectué une carrière de joueur de hockey sur glace professionnel durant dix ans. À 26 ans, il publie un premier roman, Tu montreras ma tête au peuple, qui lui vaut le prix Amic de l’Académie Française et le prix littéraire de la vocation. Ses deux romans suivants couronneront ce succès précoce. Que sa passion pour l’histoire lui fasse écrire sur des guillotinés de la Révolution, un prodige des mathématiques mort en duel à 20 ans ou un personnage sorti d’un roman de Romain Gary, il ne cesse de nous dire que « le pouvoir suprême de la littérature est de sortir les gens du tombeau ». Ses romans sont traduits dans une dizaine de langues.
Crédits photo : Francesca Montovani - éditions Gallimard