Comment avez-vous connu le concours et qu’est-ce qui vous a donné envie d’y participer ?

Stéphane Guislain : J’ai débuté ma carrière au collège Romain Rolland en 2003. L’année suivante, ma principale de l’époque m’a parlé de Sciences Collège Nord. Je suis devenu professeur car j’avais à cœur de transmettre les sciences tout en continuant à me maintenir au fait de ses évolutions. Ce concours correspondait donc parfaitement à ma vision des choses ! 

Pas trop difficile de trouver un nouveau sujet chaque année ? 

S.G. : Au contraire ! La diversité des structures culturelles impliquées dans ce projet nous permet d’avoir quantité d’idées. Et cela permet d’ailleurs aux élèves d’entrevoir toute la richesse du Nord. Quand les professeurs et moi soumettons quelques pistes en début d’année scolaire, les réponses des élèves fusent. C’est ensuite à nous de sélectionner ce qui est faisable et ce qui ne l'est pas. 

En juin dernier, vous avez remporté le Prix de l’investissement. Quel projet avez-vous présenté ? 

S.G. : Je me suis associé avec Mélanie Fossiez, professeur de français, et nous avons travaillé sur Alan Turing avec un projet nommé "Vous avez un message… secret". Ce concours est idéal pour échanger sur nos pratiques et abattre les cloisons entre les matières. Nous avons emmené les jeunes voir la pièce « La Machine de Turing » à Paris. Une aubaine pour ces 44 élèves qui n’ont pas forcément accès à ce genre d’équipements ! Plus tard, le Forum départemental des Sciences nous a accueillis pour l'activité Enigma. Enfin, nous avons reçu au collège une équipe des Archives départementales pour une animation sur une lettre codée de Charles Quint faisant partie de leurs fonds. 

Vous êtes un inconditionnel du concours Sciences collège Nord. Pourquoi ?

S.G. : ce concours nous permet d’explorer tellement de structures (ndlr : 19 équipements au total) sur tellement de sujets que c’est une joie d’y participer ! En 20 années, j’ai pu aborder mais aussi visiter avec mes élèves énormément de richesses de notre patrimoine : le musée Henri Matisse au Cateau-Cambrésis, le MusVerre à Sars-Poteries, le Centre historique minier à Lewarde ou encore l’Écomusée de l’Avesnois. 

Avez-vous un souvenir marquant à nous raconter ?

S.G. : Je me souviens parfaitement de notre première visite au Ppnétarium du Forum des Sciences de Villeneuve-d’Ascq. Avec ses séances vivantes, non enregistrées, nous savions tout sur les planètes et leurs mouvements. J’en suis ressorti émerveillé. 

Constatez-vous des tendances dans les sujets travaillés et présentés ? 

S.G. : Forcément, les sujets d’aujourd’hui ne sont pas les mêmes que ceux que nous présentions il y a 20 ans. La question du réchauffement climatique revient, hélas, de plus en plus. Les collégiens y sont sensibles, tout comme aux thématiques liées au recyclage. Nous avons également travaillé sur le sujet des fake news, notamment en astronomie…

Est-ce que ce concours a généré des vocations scientifiques parmi vos élèves ? 

S.G. : Je me souviens très bien d’Alix, une jeune fille passionnée par le projet, au point d’avoir fait son stage de 3^e dans le laboratoire de l’IEMN (Institut d'électronique, de microélectronique et de nanotechnologie) de l'université de Lille. Elle a ensuite entamé des études scientifiques, intégré une classe préparatoire et elle étudie aujourd’hui à Centrale Méditerranée, l’école d’ingénieurs de Marseille.

Pouvez-vous nous dévoiler ce sur quoi vous allez travailler cette année ? 

S.G. : Le Forum des Sciences présente actuellement une expo passionnante sur l'art et la préhistoire… J’aimerais aussi travailler de nouveau avec les artisans verriers en résidence au MusVerre de Sars-Poteries. Je ne peux pas vous en dire plus mais ce qui est certain, c’est que vous allez nous revoir en 2025 !