Avec 49 magasins (le nom donné aux réserves) répartis sur 7 étages, les Archives départementales du Nord sont implantées au 22 rue Saint Bernard à Lille.

Que ce soit pour une recherche généalogique privée ou professionnelle, pour une recherche administrative ou pour se renseigner en profondeur sur un sujet en particulier, chacun est libre d'y faire les recherches de son choix. 

L’histoire du Nord est très riche ! Notre mission, c'est de la communiquer aux personnes qui en font la demande. Les fonds que nous possédons sont vertigineux et chaque jour, nous en apprenons un peu plus sur le passé de notre département. 

Tous les visages de l'histoire du Nord 

Les fonds se composent d’archives publiques et privées dont les premiers éléments remontent au 9^e siècle. Les archives sont des sources utiles pour explorer de nombreux sujets de recherche : territoire, société, droit, architecture...  D'ailleurs, JO de Paris obligent, les archivistes mènent actuellement des recherches sur les documents liés au sport dans le Nord (lire l'encadré en fin d'article).  

Parmi les documents précieux que l’équipe des Archives a choisi de nous dévoiler, ce plan des domaines appartenant à l’abbaye de Marchiennes. Nous voilà plongés au 16^e siècle, face au prieuré d’Humage, au bois du Guyot et aux villages d’Hornaing, d’Erre et de Fenain.

La finesse des dessins est remarquable et les couleurs sont encore vives, remarque Élise Benoit, chargée de valorisation numérique, visiblement émue. Sur la toile magistralement préservée, on se demande comment l’auteur du dessin a pu avoir autant de recul à l’époque. L’exécution est remarquable.

Nous exerçons un métier passion. Ce qui est fascinant, c’est de travailler parmi des documents qui ont traversé le temps.

Voici justement un autre document qui a traversé le temps, attribué à un illustre personnage de l’Histoire de France : Jeanne d’Arc.

Préservé grâce à un savant encollage, ce précieux document historique est protégé par du papier à PH neutre avant d’être rangé dans une boîte de protection. C’est un privilège d’y avoir accès car il fait partie des documents qui sont communiqués en salle de lecture sous leur forme numérique pour en garantir la meilleure conservation.

Protéger, renforcer, nettoyer, conserver

Comment ces documents ont-ils pu traverser les siècles en demeurant intacts ? C'est tout l'enjeu de la conservation préventive qui protège, renforce, nettoie et, parfois, répare des déchirures ou comble les lacunes de nombreux documents fragilisés par l'épreuve du temps.  

Patiente et méticuleuse, la restauratrice ne compte pas les heures passées pour mener à bien sa mission. Depuis plus d'un an, ce sont d'ailleurs 143 chartes et papiers anciens - datant de 980 à 1121 - qui sont passés dans ses mains expertes. 

Quand fonds publics et privés s'enrichissent mutuellement

Il arrive fréquemment que les dons privés viennent enrichir les archives publiques. C’est le cas de cette série de documents qui offre un regard croisé sur le destin d’une Nordiste remarquable. 

En parcourant les éléments contenus dans le dossier, on apprend que la valeureuse Nordiste, habitante de La Madeleine, a été lors de la Seconde Guerre mondiale agent de renseignements puis agent de liaison avec Roubaix, Hem et Mouvaux. Le dossier administratif a pu être complété par cet ensemble de cartes et bien d’autres éléments qui nous ont été confiés par sa fille, indique Élise Benoit.  

Du "P'tit Quinquin" au plus illustre des Lillois

Dans un registre plus léger mais tout aussi remarquable, l'archiviste nous montre ensuite un manuscrit autographe (écrit de la main même de son auteur) d’Alexandre Desrousseaux qui n’est autre que l’auteur du célèbre "P'tit Quinquin". 

Dernier document de cette visite privée que nous ne sommes pas près d'oublier, une collection de cartes postales et de photographies provenant d'un don de particulier. À l'intérieur, une série de clichés de la visite triomphale du général de Gaulle à Lille, le 17 septembre 1944. Derrière le Général, on reconnait sans mal la Préfecture et le Palais des Beaux-Arts.

Comment cette série s'est-elle retrouvée dans les fonds des Archives ? Il arrive que des Nordistes retrouvent des documents chez eux ou en vidant des maisons de famille : médailles, journaux, courriers ou photos... Soucieux de préserver et de transmettre leurs documents, ils nous les confient, explique Marine Vasseur.

Ces dons précieux viennent ensuite enrichir les fonds et rendent possible leur consultation par tous les lecteurs. Chaque année, plusieurs centaines de mètres linéaires d’archives publiques et privées d’intérêt juridique et historique sont ainsi collectés...