Découvrir le Nord | Tout le département
20 août 2020

Podcast #2 : suivez le routard, destination le Nord !

Pour ce numéro estival du podcast départemental On s'dit quoi, partez sur les routes du Nord avec Cédric Fischer, auteur pour le guide Le Routard Nord-Pas-de-Calais.

Entrez dans les coulisses de la rédaction du fameux guide touristique, et profitez des bons plans d'un routard généreux. Cédric Fischer a parcouru de nombreuses fois les chemins du Nord, il nous livre ici son attachement aux Nordistes et aux différents territoires qui composent le département, mais aussi ses conseils en matière de visites et de découvertes locales.

On s'dit quoi est disponible gratuitement sur Deezer, Spotify et Apple Podcast. Retrouvez également l'ensemble des émissions sur Nord info.

Bonne écoute !

On se dit quoi #2

[Musique]

[Pierre-François DECOURCELLE] "On se dit quoi", le podcast original du Département du Nord.

[Musique]

Bonjour je suis Pierre-François DECOURCELLE. Bienvenue pour le 2ème épisode de votre podcast : "On s'dit quoi".

Vous êtes peut-être déjà en vacances ou sur le point de partir ou pas d'ailleurs car peut-être faites-vous partie des nombreux nordistes qui ont prévu cette année de ne pas trop s'éloigner de notre beau département en raison de la crise sanitaire et la bonne nouvelle c'est qu'ici, chez nous, il y a tout ce qu'il faut pour passer des vacances inoubliables. Si vous souhaitez vous en convaincre, tapez le hashtag #CetEteJeVisiteLeNord sur les réseaux. Vous verrez à travers la campagne de promotion que le Département a lancée, que vous avez peut-être vue aussi dans la rue ou entendue à la radio que notre département a de la ressource et ce n'est pas notre invité qui dira le contraire.

Bonjour Cédric FISCHER.

[Cédric FISCHER] Bonjour.

[Pierre-François DECOURCELLE] Vous êtes l'un des auteurs du Guide du routard Nord - Pas-de-Calais. Nous sommes très heureux de passer ce moment avec vous pour parler, bien sûr, de notre beau département et puis de la manière dont votre guide en parle lui. On va regarder ce que vous dites de notre département aujourd'hui. D'abord expliquez-nous, si vous êtes au téléphone aujourd'hui, c'est que vous n'habitez pas dans le Nord. C'est une règle pour les auteurs du Guide du Routard ?

[Cédric FISCHER] Alors c'est même une règle fondamentale. Je n'habite pas dans le Nord parce que je suis ce qu'on appelle un auteur contributeur. Ça veut dire que finalement chez nous un guide n'appartient pas un seul auteur mais à plusieurs puisque par définition chacun venant l'un après l'autre, on apporte en fait notre propre regard, notre patte et pourquoi justement nous ne sommes pas ce qu'on appelle des correspondants locaux, c'est justement pour garder un petit peu de cette espèce de distance qui permet finalement d'avoir l’œil neuf du touriste car nous sommes avant tout des touristes.

[Pierre-François DECOURCELLE] On imagine que pour vous, l'été c'est la pleine saison. Là vous êtes sur les routes en ce moment ?

[Cédric FISCHER] Voilà effectivement. Pourquoi ? Parce qu'il faut venir quand tout est ouvert, voilà forcément et on vient là où effectivement, on est sûr de trouver les fermes-auberges, là on est sûr d'avoir les petits sites qui n’ouvrent par exemple que le week-end et à des saisons assez réduites. Donc oui, on vient en ce moment.

[Pierre-François DECOURCELLE] Alors justement, comment fait-on un guide ? En tout cas, celui du Routard, c'est un travail collectif d'abord, c'est ce que vous nous avez dit tout à l'heure.

[Cédric FISCHER] Oui, oui. Ça c'est vraiment une règle hyper importante et j'y tiens dur comme fer parce qu’effectivement nous sommes tous différents. On a tous nos propres goûts mais à force ça se dilue dans un tout et on considère que c'est plus riche en fait que ce soit un travail collectif. Alors comment est-ce qu'on fait ? Il faut quand même savoir que si nous quand on vient sur le terrain, nous ne sommes pas effectivement du Nord, celle qui gère à l'année le guide, et ça c'est très important, elle est de chez vous et ça c'est l'autre truc, c'est qu'on se fait vraiment confiance. Bon alors moi ça fait 20 ans donc voilà, j'ai un petit peu maintenant de bagages mais effectivement, c'est quand même la grande idée c'est que déjà nous sommes totalement indépendants, il n'y a pas de rapport d'argent, jamais. On vient incognito. Tout se fait de manière anonyme au Guide du Routard et effectivement, le fait qu'on ait cette grande liberté, attendez voilà, nous nous avons droit donné notre avis sincère et honnête parce que moi je considère que j'écris un bouquin pour des copains, voilà.

[Pierre-François DECOURCELLE] Et est-ce qu'en tant qu’auteur contributeur comme vous l'êtes, on est sensible aussi à l'avis des lecteurs ? Alors, on sait qu'il y a les sites qui permettent aux touristes de donner leur propre avis qui se sont beaucoup développés ces dernières années. Est-ce que ça aussi ça a un peu changé votre manière de travailler ?

[Cédric FISCHER] Alors pas vraiment finalement parce qu’alors d'une part donc, on tient énormément à notre rapport très privilégié avec nos lecteurs puisque comme je vous le disais à l'instant, moi je considère que j'écris d'abord pour des amis donc évidemment je donne ce que je conseille comme être le meilleur des conseils à un bon copain. Je ne vais pas l'envoyer dans le mur. Mais à l’inverse, on a ce retour qui est très important puisqu'on à cette espèce de contact privilégié avec nos lecteurs. Ils nous le rendent bien en nous donnant à leur tour le maximum de bons conseils. Donc bien sûr, on en tient compte c'est très important. Maintenant pour revenir sur ce que vous dites en fait sur les fameux sites. C'est le problème des sites. C'est que ce n’est pas vraiment contrôler il y a de tout et donc moi personnellement, je ne considère pas que ce soit un inintéressant mais c'est toujours à prendre avec des pincettes en fait, parce que les avis on sait ce que ça vaut. Nous, au moins on va sur le terrain. On se pointe. On visite et on teste et c’est ça l'essentiel, c'est qu'on teste. Alors évidemment, c'est subjectif mais on est payé pour être subjectif.

[Pierre-François DECOURCELLE] Alors, vous n'habitez pas le Nord, on le disait tout à l'heure, mais ça fait quand même 20 ans que vous le parcourez de long en large. C'est un département qui est assez long, 2 heures de route entre le littoral et l'Avesnois et vous commencez donc à bien connaître ses habitants. Qu'est-ce que vous retenez d’eux ? Qu'est-ce qui vous marque peut-être à chaque passage dans le Nord ?

[Cédric FISCHER] Mais beaucoup de choses parce que on parle toujours de l'accueil. Alors, on va avoir tendance à dire oui mais, mais ce n’est pas une caricature. En fait moi, ce qui me fait qu'à chaque fois je me sente à l'aise, c'est que les gens sont toujours prêts à rendre service. Les gens sont très très serviables. Je me suis retrouvé un jour en rade en voiture. C'était incroyable le nombre de gens qui sont arrivés pour m'aider. Ils voulaient me prêter des voitures pour continuer. Pour moi, c’était assez hallucinant. Les gens rendent service. Ils sont toujours prêts à prendre du temps pour partager quand je dis partager, c'est partager des bons moments. Donc voilà, je peux citer énormément de cas où je me suis retrouvé comme ça avec des amis d'amis d'amis c’est-à-dire des gens qui ne me connaissaient pas mais qui sachant ce que j'allais faire, ça les intéressait tellement qu’il me dit mais attend viens, suis moi, je veux te présenter ma ville, je veux te présenter mon territoire et au fond là, ce n’était pas un correspondant local mais presque que j’ai pu utiliser effectivement comme ça, une sorte de visite guidée privilégiée avec des bons amis qui au départ, n’en n’étaient pas. Donc, ça c'est génial ! Les gens prennent vraiment du temps. Ils veulent partager. Ils se rendent disponibles. Pareil, un guide à valenciennes qui n'était pas censé travailler un dimanche, il m'a dit ce n’est pas grave moi, je viens. Valenciennes, c'est ma ville, je l’aime. Je veux te la montrer correctement et on s'est baladé ensemble à Valenciennes alors que le monsieur il était censé être en congé.

[Pierre-François DECOURCELLE] Donc, l'accueil des gens du Nord est une réalité.

[Cédric FISCHER] Oui, oui. Alors, il y a une réalité très forte, je suis peut-être un peu long mais qu'est ce qui découle de ça ? Moi, je perçois toujours une grande solidarité aussi. Moi, j'adore et finalement, cette solidarité ça va vers quoi ? Vers la fête. C'est la notion de fête aussi qui assez génial ! Les carnavals et les braderies sont là pour en témoigner, non.

[Pierre-François DECOURCELLE] Et on espère évidemment qu'elles reviendront dans leur forme, celle qu’on aime très prochainement. Alors, vous nous avez parlé des habitants du Nord. Parlez-nous peut-être un peu du territoire parce que vous avez beaucoup voyagé. Vous avez vu des coins formidables dans le monde entier. Est-ce que le Nord est un département qui a à rougir de ses atouts naturels ?

[Cédric FISCHER] Ah certainement pas parce que vous l'avez dit tout à l'heure en introduction c'est hyper grand, c'est effectivement très très étendu et en fait, il y a tout finalement. C’est-à-dire que quand on est sur la côte les plages sont magiques enfin moi, je trouve ça exceptionnel. Quand on se balade vers Malo-les-bains en plus avec les villas 1900 qui ont des noms rigolos, c'est génial ou quand on file après dans les dunes de Flandre alors là, c'est extraordinaire ! On se promène dans les pannes enfin c'est top. Après, vous avez, je ne sais pas, le bocage où là on peut partir en randonnée dans le bocage juste derrière. On continue. On arrive du côté des monts. On peut parler de Yourcenar par exemple qui évidemment avait elle aussi ses habitudes. Il y a même sa villa. Je crois que le Département s'en occupe maintenant.

[Pierre-François DECOURCELLE] Exactement et le parc qu’on peut visiter autour qui est magnifique aussi.

[Cédric FISCHER] Oui, oui,non mais voilà rien que là, on n’a même pas atteint Lille que déjà il y avait plein de choses très différentes et si on continue moi il y un a coin que j'adore, c'est le parc naturel régional de l'Avesnois. Alors là j’adore ! C'est vraiment de la carte postale : les rivières, les prairies, les forêts les vallons… Franchement en quelques kilomètres finalement, vous avez déjà je pense une sacrée palette. Ce qui est démentiel dans le Nord aussi, alors là franchement j'insiste, c'est le patrimoine qui est d'une richesse inouïe. Tout à l'heure je parlais des villas 1900 sur la côte comme à Malo-les-bains, bon à ça on a un patrimoine militaire énorme, moi je pense à Gravelines, j'adore Gravelines personnellement je trouve ça un chef-d’œuvre dans son genre dans le style fortifications à la Vauban mais vous avez aussi tous les différents forts de ceinture qui sont assez exceptionnels. Il y a un patrimoine religieux qui est très puissant vraiment parce que bon voilà il y a eu d'énormes constructions et puis bon, on peut évoquer Vaucelles qui n’est quand même pas rien, je parle de l'abbaye. Là aussi, je crois, il me semble que le Département œuvre en ce moment pour peut-être restaurer.

[Pierre-François DECOURCELLE] Depuis deux ans exactement.

[Cédric FISCHER] Voilà non mais c’est un lieu exceptionnel, immense, on peut parler de Saint Bernard enfin il y a plein de choses à dire. On poursuit avec le patrimoine industriel, alors là évidemment le patrimoine industriel là aussi c'est un atout immense parce qu'aujourd'hui on revalorise, on réhabilite, justement pour faire des choses extraordinaires. On peut parler des mines, des filatures comme à Caudry enfin moi je trouve ça génial. Il y a aussi un patrimoine culturel incroyable mais incroyable : les musées. Les musées ils sont tous bien. Pour faire simple, ils sont vraiment tous bien. Toutes les villes ont un musée d'envergure donc bon, franchement, celui qui n’a pas trouvé de musée dans le Nord, c'est qu'il n'a pas compris.

[Pierre-François DECOURCELLE] À vous écouter, il y a vraiment de quoi faire pour une vie entière et justement, est-ce que vous pensez que les habitants du Nord, ils ont conscience de cette richesse ? Est ce qu'on peut être encore surpris par son propre département ?

[Cédric FISCHER] Alors, on est forcément surpris par son département parce que je pense que ça c'est une maladie qu'on a tous, c'est qu'on ne s'intéresse pas toujours à ce qui se passe en bas de chez soi et ça c'est valable pour tout le monde, partout donc, à mon avis on évoque à nouveau ce territoire qui est vraiment très très grand, très en longueur. Je suis prêt à parier que beaucoup de gens finalement ne dépassent pas leurs « petites » frontières, c’est un classique, c’est ce qu’on fait tous donc évidemment qu'il y a à faire, évidemment qu’il y a à découvrir d'autant que comme on vient de le dire je ne sais pas, la liste est tellement longue que c'est impossible de tout connaître.

[Pierre-François DECOURCELLE] Alors c'est le jeu, vous êtes un auteur du Guide du routard, on va vous demander évidemment vos conseils de visites, hein. Vous ne partirez pas d'ici sans nous avoir donné vos idées. On va faire ça sous forme de portrait chinois si vous le voulez bien. D'abord en commençant par votre plat préféré, votre plat nordiste, votre péché mignon.

[Cédric FISCHER] Ouais alors là aussi le Nord a de la chance, on y mange très bien, on y mange vraiment très très bien, on y mange de façon originale. C'est difficile, c'est une question piège, c'est une question colle. Bon je vais mettre juste un produit en avant plutôt qu'un plat c’est le maroilles, mais là il y a une raison je ne l’avais pas dit mais ma mère elle est de la Thiérache, forcément pas complètement objectif sur ce coup-là.

[Pierre-François DECOURCELLE] Et on pense à tous les producteurs de maroilles parce qu'on sait qu'ils ont pour certains beaucoup souffert pendant le confinement donc manger du maroilles, c'est aussi c'est aussi les aider. La visite incontournable dans le Nord ?

[Cédric FISCHER] Bon alors puisqu'on parle d'incontournable on parle pas de… Là on ne va pas chercher l'insolite, pour moi quelque chose d'incontournable c'est hyper personnel mais c'est évidemment la Piscine de Roubaix, parce que la première fois que j'y suis allé, il y a une émotion incroyable, c'est tellement beau. On dit que c'est le petit Orsay du Nord mais c'est exceptionnel cette espèce de… C'est un lieu d'échanges, de mixité sociale qui est devenu un lieu culturel. C'est une réhabilitation et de tout premier ordre, c'est très beau l'ancien bassin des statuts qui le bordent les verrières, les mosaïques. Franchement le lieu en lui-même est tellement génial qu'on ne peut être que conquis. C'est à mon sens quelque chose d'exceptionnel, incontournable, il faut vraiment faire les quelques kilomètres et après on ne parle même pas de la collection qui est richissime.

[Pierre-François DECOURCELLE] Voilà, la Piscine, musée d'art et d'industrie André Diligent à Roubaix. La pause fraîcheur où se réfugier en cas de forte chaleur ?

[Cédric FISCHER] Alors moi il y a quelque chose que j'aime beaucoup, c'est les souterrains de la citadelle à Cambrai voilà bon je ne sais pas si vous aviez eu l'occasion d'y aller mais c'est génial parce qu'en fait finalement c'est assez intéressant. La citadelle, bon c'est une place forte édifiée par Charles Quint tout ça mais au moment et c'est ça qui est assez génial, quand on a démantelé les murailles curieusement on n'a pas tout cassé et ses murailles enfin pas curieusement mais c'est finalement assez logique quand on a tout démantelé ça a comblé des souterrains qui ont été préservés et in fine aujourd'hui il y a des kilomètres, c'est un vrai gruyère. Finalement quand on se balade à cambrai il y a des kilomètres de souterrains, de galeries qui ont été dégagés. L'office de tourisme organise des visites géniales alors faut juste penser à prendre une bonne paire de chaussures et puis un truc, un chandail je ne sais pas quoi sinon on va crever de froid, il fait douze, mais à douze degrés ça c'est la pause fraîcheur. Une heure et demie en souterrain pour aller voir les embrasures de tir, les casemates, etc. C'est assez sympa et franchement bon, c'est une autre façon de parler de Cambrai. Si je peux ajouter autre chose, il y a un autre endroit qui vaut le coup, c'est la forêt de Mormal, magnifique, immense. C'est plus de 9 000 hectares, c’est quand même énorme ! Cinquante kilomètres de sentiers pédestres, équestres. On fait du VTT. Là aussi, c'est une pause fraîcheur.

[Pierre-François DECOURCELLE] Voilà, la forêt de Mormal dans l'Avesnois. L'activité surprenante, peut être inattendue qui laissera des souvenirs impérissables à toute la famille. ouais

[Cédric FISCHER] Alors après moi là-dedans, il y a tellement. En fait, il y a plein de pistes parce qu'il faut savoir que les offices de tourisme rivalisent d'originalité, chacun cherche et en fait moi, je conseille très fortement aux gens de leur passer des coups de fil parce que pendant l'été, chaque office à ses propositions. Moi, il y a deux petites choses que j'aime bien, je trouve ça très sympa, alors là je ne sais pas si vous connaissez Vauban promenade mais c'est très rigolo. C'est assez original. On est à Gravelines et on se balade dans les douves en bateau. Bon, ça sort de l'ordinaire d'aller découvrir comme ça, d'une autre manière Gravelines depuis ses douves en bateau. Ça se fait en famille, ça c'est chouette. De même à Douai, on peut aussi se balader, ça c'est très sympa ! C'est au gré de la Scarpe. On redécouvre la ville. C'est très différent. C’est guidé ce coup-ci, donc il y a quelqu'un qui vous raconte tout un tas d'anecdotes intéressantes et en plus de ça, il y a une halte assez amusante, je ne sais pas si c’est amusant mais le personnage est génial, pour aller visiter la prison de Vidocq.

[Pierre-François DECOURCELLE] Rapidement vos trois musées coup de cœur ? On a déjà parlé de La Piscine à Roubaix

[Cédric FISCHER] Oui, alors ça c'est pour moi un incontournable maintenant mais juste comme je vous le disais, il y a des musées géniaux partout donc là aussi, c'est un crève-cœur. Je vais vous répondre mais bon il y a évidemment le musée Matisse pour moi incontournable aussi. C'est quelque chose qu'on ne peut pas louper. Si on loupe le musée Matisse au Cateau, on passe à côté d'un lieu sublime. Déjà la muséo, elle est intelligente, elle est bien faite et rien que le site en lui-même, il vaut le coup. La collection, elle est exceptionnelle, elle est très riche d'autant qu'il y a eu des donations qui ont permis d’étoffer en plus les collections. Ça vaut vraiment le coup.

[Pierre-François DECOURCELLE] On rappelle que c'est le musée qui a été fondée par le peintre lui-même à la fin de sa vie, dans sa ville natale du Cateau-Cambrésis.

[Cédric FISCHER] Oui et qui a fait lui-même des donations en plus. Ensuite, il y a un autre site moi que j'adore : c'est le musée de Dunkerque, le musée portuaire de Dunkerque. Alors ça j'adore. Pourquoi ? Parce qu'en fait, il faut quand même savoir qu’il a été créé par d'anciens dockers. Alors moi, je trouve ça extraordinaire ces anciens dockers qu'ont voulu créer leur propre musée qui est aujourd'hui immense, énorme. C'est extraordinaire la qualité aussi de ce qui est proposé. Là, on retrace l'histoire de Dunkerque à travers son lien vital à la mer. Enfin c'est génial et ce qui est super c'est que bon après avoir évoqué les corsaires, les pêcheurs, les pêcheurs en Islande, etc. On sort et on va visiter en face la Duchesse Anne qui est un trois-mâts et le bateau-feu, le Sandettié. En fait, c'est une visite très complète ce qu'on a à la fois l'aspect musée mais après on passe un peu aux travaux pratiques en allant se balader dans les coursives des bateaux. C'est vraiment génial quoi. Troisième site qui bon me semble évidemment totalement incontournable, c'est la fosse Delloye parce qu’évidemment, on ne peut pas ne pas évoquer j'estime la mine et ce lieu pour moi est totalement emblématique parce qu'il a été tellement bien pensé, là aussi, que quand on sort de là on ne sait peut-être pas tout mais on en sait beaucoup sur quelque chose d'assez essentiel surtout qu'à la fin en général, on peut avoir la chance de croiser d'anciens mineurs. Autant dire que là, on est dans autre chose que dans du musée, c'est du vécu, c’est en direct. Enfin franchement, les anecdotes ne manquent pas, la mise en valeur, elle est exceptionnelle. À mon sens, c'est vraiment super.

[Pierre-François DECOURCELLE] Allez, on termine avec votre destination confidentielle qui gagnerait à être plus connue.

[Cédric FISCHER] Alors moi, après confidentielle, les gens diront que ce n’est peut-être pas si vrai mais alors moi il y a trois petits sites que j'aime bien. Il y en a un c'est le Fort de Seclin. Je le trouve très intéressant. C'était un des forts qui ont été construits pour la défense de Lille. Très intéressant parce qu'il a été restauré, retapé patiemment par une famille hyper opiniâtre et aujourd'hui ça vaut le coup d'aller les rencontrer. C'est un lieu assez peu visité finalement mais là on va se balader entre les caponnières, les casemates. Bon voilà, ça vaut vraiment le coup. J'aime beaucoup également, je reviens à Gravelines qui est vraiment une ville que j'aime beaucoup vous avez le chantier du Jean-Bart. C'est assez sympa. C'est un peu l'Hermione du Nord, on va dire. En gros, c’est un chantier du XVIIème où le monsieur essaie de reconstruire un peu à l'identique, enfin en gros, comme au XVIIème avec les techniques employées. Bon alors, il va en avoir sans doute pour toute une vie mais c'est très intéressant d'aller rencontrer les gens parce que bon il y a la forge sur place donc on peut parler avec les artisans. C'est super intéressant. Après moi, il y a un lieu que j'adore : c'est le Forum de Bavay, le Forum antique. Là, on change complètement d'univers. On n'est plus dans l'industriel. On n’est plus dans la mine. On est plus, enfin bon bref. On se retrouve à l'époque antique. Le forum, il est immense, il est super bien préservé. Vraiment, c'est un lieu rare d'autant que là aussi le musée est très très bien conçu, le Forum antique de Bavay.

[Pierre-François DECOURCELLE] Dans l'Avesnois et on vous en reparlera puisqu'il y a un projet justement pour continuer à préserver ce site : un projet de couverture du cryptoportique afin de protéger ces vestiges d'une valeur vraiment inestimable. On termine. Puisque vous l'avez dit le Nord est une terre de rencontres. Est-ce qu'il y a une rencontre particulièrement qui vous aurait marqué ces dernières années.

[Cédric FISCHER] Oui, oui parce que justement c'était la première fois que je venais en mission dans le Nord en plus, ça tombait bien. C'était une belle introduction. Je devais aller sur dunkerque et puis je devais y rencontrer, pour le coup, des gens pour me parler de la ville au sens large. Pas de chance, ces gens étaient censés partir pour plusieurs jours et donc en gros, c’est une chargée de communication qui m’appelle, qui me dit : écoutez, voilà tant pis, dimanche je vous rejoins mais si ça ne vous embête pas, je viens avec mon mari du coup parce que bon c'est le dimanche, bon normalement je suis en congé. J'ai mon mari. Je dis mais au contraire, c'est formidable et arrive ce couple super sympa. On passe une soirée au resto génial parce que le monsieur est hyper engagé évidemment dans le carnaval de Dunkerque. Il m'a tout raconté : les chapelles, comment ça se passe. Enfin, j'ai passé une soirée mémorable. Je suis vraiment rentré un peu dans l'intimité, si vous voulez, de cette vie de Dunkerque avant même d'aller à Dunkerque. Pour moi ça a été assez génial parce que c'était vraiment cette belle introduction à un territoire que je trouve tellement attachant aujourd'hui. Enfin, j’aime beaucoup retourner à Dunkerque depuis.

[Pierre-François DECOURCELLE] Merci à Cédric FISCHER pour tous ses conseils, pour ses souvenirs. Une question avant de vous laisser : est-ce que c'est possible d'abord de s'adresser au Routard pour demander à être référencé ou en tout cas à ce que vous veniez visiter ? Est-ce que les opérateurs touristiques ou des restaurants, des lieux souhaitent vous demander, est-ce que c'est une démarche qui est possible.

[Cédric FISCHER] Oui, c'est tout à fait possible au contraire. Après bien évidemment, la décision nous revient mais en revanche, il suffit simplement d'envoyer un mail en expliquant qui on est, ce qu'on fait, ce qu'on propose et puis après, nous, si vous voulez, à chaque fois qu'on part sur le terrain, on part avec cette documentation et puis on en tient compte et puis après ça se fait comme je l'ai déjà dit c'est de manière anonyme, c'est incognito quoi mais on ira voir un peu ce qui se passe et puis en fonction de si ça rentre dans nos critères, sachant que le critère c'est évidemment le rapport qualité-prix, l'accueil. Bon dans le Nord, c'est assez facile mais en fonction des critères, ils intègrent le guide tout simplement. Il suffit d'envoyer un mail ou un courrier postal.

[Pierre-François DECOURCELLE] Très bien. Merci beaucoup Cédric FISCHER. Je rappelle que vous êtes l'un des auteurs du Guide du routard Nord - Pas-de-Calais et pour être complet, je signale tout de même que d'autres guides existent bien sûr sur notre département, on citera notamment le Petit Futé ou encore le Guide Vert Michelin et vous retrouvez évidemment tous ces guides dans les bonnes librairies, les excellentes librairies qui ne manquent pas dans notre département. Bel été à vous Cédric Fischer.

[Cédric FISCHER] Merci beaucoup.

[Musique]

[Pierre-François DECOURCELLE] Je vous propose de poursuivre notre balade sonore dans l'Avesnois pour découvrir un nouveau service public un peu particulier puisqu'il roule. Ce service public c'est la Maison bleue itinérante France Services. Arnaud RAES y a passé un petit moment pour nous

[Arnaud RAES] Oui pour découvrir la Maison bleue. Ce n'est pas la maison de Maxime Le Forestier. Non la nôtre est en fait un camion qui une fois déployé, se transforme en espace France Services. Il s'arrête dans une vingtaine de villages chaque mois pour aider les habitants dans leurs démarches administratives : déclaration de revenus, retraite, emploi, carte grise. On l'a constaté à Maroilles tout le monde y trouve un intérêt.

[Une habitante] Alors ma question la voici : je vais prendre ma retraite comme tout le monde mais je voudrais m'arrêter progressivement.

[Une habitante] Je trouve que ça va aider beaucoup, beaucoup de monde dans les campagnes et tout ça, les gens qui ne savent pas se déplacer parce qu'on n'a plus rien.

[Une habitante] Je l’ai connu par le petit journal du Nord. Je l’ai feuilleté et j’ai vu que le camion bleu se déplacer dans tous les villages et j’ai trouvé que c’était très intéressant et je trouve que c'est une bonne initiative.

[Un habitant] Faire les démarches dont on nous prive dans les campagnes exemple, là c'est une démarche pour la retraite et on vient ici chercher un contact humain au lieu de parler à une machine

[Arnaud RAES] Et si ce camion bleu n'existait pas comment vous auriez fait ?

[Un habitant] Eh bien, on se serait déplacé. On aurait été à droite à gauche, je ne sais pas. La Caisse de retraite ça doit être à Maubeuge ou à Valenciennes, je ne sais pas.

[Arnaud RAES] Comme Jean-Paul, de très nombreux usagers ont aujourd'hui moins de chemins à parcourir. Anne, l'une des deux agents d'accueil, nous explique les raisons du succès immédiat de la Maison bleue.

[Agent d’accueil] C’est déjà ne serait-ce que d'avoir une présence et un guichet ouvert. Voilà, ils sont souvent démunis devant l'écran d'ordinateur pour quelque démarche que ce soit ou alors ils se retrouvent face à des plateformes téléphoniques qui les mettent en attente pendant des plombes et on sent bien que notre mission c'est de leur apporter une réponse quelle qu'elle soit. Donc en fait, il faut qu'ils sortent d'ici avec alors si on n'a pas l'intégralité de la réponse mais moins un début de solution. Ce qu'on a pu constater sur la première semaine, c'est que le camion était tout de suite identifié et les gens ont très vite compris le service qu’il pouvait rendre.

[Arnaud RAES] Des services publics pour lesquels on sent une attente forte en milieu rural et vous ne serez pas surpris si je vous dis que des Maisons bleues pourraient bientôt rouler sur d'autres routes que celle de l'Avesnois, dans le Cambrésis notamment mais ça c'est une autre histoire

[Pierre-François DECOURCELLE] Reportage signé Arnaud RAES et Robert DUPREZ pour la Maison bleue France Services de l'Avesnois en raison du contexte sanitaire pensez à réserver votre venue par téléphone et à venir impérativement avec un masque. Vous retrouverez toutes les informations pratiques et les permanences de la Maison bleue sur l'agenda de Nord info : info.lenord.fr. Un coup d’œil d'ailleurs sur cet agenda avec quelques idées de sorties pour cet été les Rendez-vous nature continuent dans nos espaces naturels. Il faut réserver pour y participer. A Bavay, l'exposition Briqu’antiques les romains en lego est à voir au Forum antique jusqu'à la fin août, idem pour Sacrée architecture au musée de Flandre à Cassel et pour l'exposition Moi(s) du MusVerre à sars-poteries. Enfin au musée Matisse c'est Tout va bien Monsieur Matisse qui a ouvert ses portes mi-juillet avec le regard de huit artistes contemporains sur le travail de Matisse, le maître de la couleur lui-même pétri de nombreuses influences à ses débuts, influence encore aujourd'hui considérablement le monde de l'art. C'est ce que vous découvrirez en passant au Cateau-Cambrésis. Avant de se quitter un nouveau rendez-vous dans On s’dit quoi : un rendez-vous avec notre langue. Benjamin VALLIET, auteur du livre « Ichi on parle comme cha ! » viendra régulièrement explorer pour nous une expression ch'ti , et évidemment, puisqu'on est dans le Nord la première concerne le café, une institution ici.

[Musique]

[Benjamin VALLIET] Salut tertous. Aujourd'hui nous allons parler de l'expression « ch’est d’el jus d’bielle-mère ». C'est à dire : c'est du jus de belle-mère dans le Nord cette expression est utilisée pour désigner un mauvais café réchauffé qui a bouilli ou qui est trop léger autrement dit un bon jus de chaussette. Dans le Nord, le jus le café, c'est comme la fricadelle, c'est sacré ! Comme on dit « dins ch’nord, y’a toudis eun’alambic sus ch’fû », dans le Nord, il y a toujours une cafetière sur le feu. Le café est synonyme de convivialité de partage et ce n'est pas la chanson d’Edmond Tanière « Eun’goutte eud jus » qui me contredira. En résumé, le café c'est la tasse de thé des ch'tis et on ne badine pas avec ça. Il faut qu'il soit bon et quand on dit chez « d’el jus d’bielle-mère », c'est du jus belle-mère, ça veut dire que le café est mauvais qu'il n'est ni café, ni cafetière et qu'il est impoli de le servir aux invités mais qu'il est encore assez bon pour sa belle-mère. En plus elle qui aime bien se plaindre, ça lui donnera du grain à moudre. (Bruit de sonnerie) A quand on parle du loup, c'est ma belle-mère qui vient boire un jus. Adé mes gints !

[Musique]

[Pierre-François DECOURCELLE] Benjamin VALLIET, une chronique à retrouver en réécoute avec l'ensemble de nos podcasts sur les plateformes habituelles et sur Nord info info.lenord.fr. On se retrouve très prochainement pour un nouvel épisode de On s’dit quoi. D'ici là, bel été, peut-être dans le Nord, à chacun d'entre vous. « On s’dit quoi » retrouvez les précédents épisodes sur info.lenord.fr

[Musique]

Pour aller plus loin