C’est jour de montage à la Maison natale Charles de Gaulle. Nous arrivons en même temps que le camion contenant une partie de la centaine d’objets variés prêtés par des institutions prestigieuses, parmi lesquelles le Musée de l'Ordre de la Libération ou le Musée de l'Armée. Certains ont appartenu à de Gaulle.

Uniformes, cantine, képis, épaulettes, machine à écrire, courrier et autres cartes de visite... l'exposition revisite les trois décennies, des années 1910 aux années 1930, pendant lesquelles Charles a construit sa carrière militaire. Occultées et méconnues du public, ces années de formation du futur général de Gaulle furent décisives.

C'est un honneur pour nous d'accueillir ces objets et effets personnels. Certains proviennent de dons de la famille proche du Général : son gendre, son fils. Car il faut savoir qu'à sa demande, beaucoup de choses ont été brûlées et détruites pour éviter les spéculations, voire le fétichisme.

Avec précaution et méthode, les caisses sont montées une à une dans les salles d'exposition du premier étage. Le personnel s'affaire, il reste encore quelques travaux de menuiserie pour que les œuvres soient parfaitement présentées. 

Après le déballage, chaque objet est examiné minutieusement. Chacun fera l'objet d'un constat d'état. Ces documents, officiels et obligatoires, sont des sortes de fiches de santé des œuvres qui facilitent leur suivi. Tout y est consciencieusement notifié. 

Sous nos yeux, l'histoire dans l'Histoire

Dans cette exposition sur le métier d’officier mais aussi sur la carrière militaire de Charles de Gaulle, de sa formation à Saint-Cyr jusqu’à l’appel du 18 Juin, une cantine en bois, déballée et installée sous nos yeux. Avec Officiers sous toutes les coutures ! De Gaulle parmi les autres (1909-1940), nous allons plus loin qu'une simple présentation, nous racontons l'histoire dans l'Histoire, nous confie Marie Lefebvre. 

Autre trésor déballé devant nous, un veston en cuir, modèle 1935, de lieutenant de chars de combat ayant appartenu au lieutenant Poisson. Prêté par le musée de l’Armée de Paris, ce vêtement offrait une protection efficace contre les dangers d’incendie à l’intérieur des blindés et également contre les écarts de température.

Pendant que le précieux veston est installé dans sa vitrine devant une reproduction du grand Charles, une caisse est déballée dans une autre pièce. Entre autres effets, elle contient un képi. Nous apprenons qu'il appartenait à Pétain lorsqu’il dirigeait le 33^e RI et avait Charles de Gaulle sous ses ordres. 

Replacer Charles de Gaulle au sein de son milieu permet de souligner ses singularités mais aussi son conformisme, et ainsi de restituer à sa véritable mesure l'exceptionnalité de son geste politique, le 18 juin 1940.

C'est déjà la fin de notre visite des coulisses de cette exposition. La suite, nous vous laissons la découvrir dès le mercredi 22 novembre à la Maison natale Charles de Gaulle, au 9 rue Princesse à Lille. 

Pour célébrer comme il se doit l'anniversaire de la naissance du plus illustre des Lillois mais aussi le 40^e anniversaire de l'équipement départemental, l'entrée sera libre et gratuite toute la journée du 22 novembre, de 10h à 18h. Réservation fortement conseillée au +33 3 59 73 00 30