C’est déjà le quatrième glanage proposé par l’association Solaal (Solidarité des producteurs agricoles et des filières alimentaires) dans les Hauts-de-France, mais le premier dans le Nord. Cette initiative lancée avec le concours du Département - qui finance Solaal depuis sa création - a rencontré un joli succès. Notre association gère une épicerie sociale située à Petite-Synthe, et pour nous, ce genre d’événement est toujours une belle opportunité, raconte Fazia Djouaher, responsable du pôle alimentaire de l’association Créative à Coudekerque-Branche, une des deux associations solidaires présentes sur l’événement.

Ce jeudi après-midi, Matthieu Bécuwe, maraîcher qui tient le magasin fermier "La cueillette de Hoymille", a ouvert son champ à une trentaine de bénévoles et de personnes en situation de précarité alimentaire, afin qu’ils puissent ramasser le surplus de production de carottes, panais et betteraves rouges. Cette opération, qui a duré un peu plus de deux heures, a permis de sortir de terre une petite tonne de légumes, sinon promis à servir d’engrais aux futures cultures.

Le glanage est une tradition nordiste bien ancrée socialement dans nos territoires. En veillant à bien en suivre les règles, par respect des agriculteurs producteurs, cette pratique limite les pertes et permet une consommation résiduelle, mais d’importance de ce qu'il reste après récolte. Rien ne se perd !

Une première pour Matthieu Bécuwe

Le bilan est très positif, c’est vraiment un rendez-vous réussi, avec un producteur qui nous a beaucoup aidés en nous donnant également des caisses !, explique Stéphanie Devienne, chargée de dons chez Solaal. Ici, à la ferme, on a l’habitude d’accueillir le public pour des cueillettes, mais c’est la première année, grâce à une météo clémente et des grandes quantités de légumes produites, que j’ouvre le champ aux associations. Il y a un surplus, alors si ça peut faire plaisir, autant que ça profite, souligne pour sa part Matthieu Bécuwe.

Agathe et Christophe, eux, ont été contactés par le service social de proximité de Bergues/Coudekerque-Branche. Pour ces parents de cinq jeunes enfants, ce genre d’opération est une aubaine qui permet de faire quelques substantielles économies. Ça nous aide beaucoup, et ça nous donne aussi la possibilité de profiter de légumes frais au quotidien, relève la jeune femme qui, avec son époux, a rempli le coffre de la voiture de plusieurs sacs de carottes et de panais.

L'objectif, c’est d’associer à ce rendez-vous les travailleurs sociaux du territoire, et qu’on puisse venir avec des familles, détaille Sylvie Rossignol, chef de projet lutte contre la précarité alimentaire au Département. Pour nous, c’est une première expérimentation. Il s’agit de remettre un peu de qualité dans l’assiette et de dupliquer la démarche sur d'autres territoires, complète sa collègue Christelle Benouwt, chargée de mission approvisionnement local dans la restauration collective.