Aujourd’hui, seule les joueuses internationales (une trentaine environ), bénéficient d’un contrat fédéral qui leur permet de vivre de leur passion et de mettre le rugby au cœur de leur vie professionnelle. À Villeneuve-d’Ascq, cette année, huit joueuses ont signé un premier contrat professionnel. Au club, on parle plutôt de contrat semi-professionnel ou de CDD sportif, mais l'objectif reste le même : aider ces joueuses à faire de leur discipline une priorité.

Concrètement, les huit joueuses vont toucher 550 € par mois, auxquels s'ajoute une aide administrative et structurelle leur permettant de se focaliser sur leur activité sportive. Si cette somme peut paraître anecdotique dans le sport de haut niveau, il s’agit en fait d’une véritable révolution dans le rugby féminin. On souhaite être un club référence en matière de double projet des joueuses, et on estime que pour être performantes, elles doivent pouvoir être sereines en ce qui concerne leurs études ou sur le plan professionnel, explique Laura Di Muzio, présidente du Stade Villeneuvois.

Des joueuses "locomotives"

Pour réussir ce pari, le club nordiste a pu compter sur le soutien de ses partenaires. Son budget annuel est passé de 820 000 € à 950 000 € cette saison. À noter que Le Département soutient le Stade à hauteur de 25 000 €, tout comme il soutient 34 autres clubs nordistes dans le cadre de sa politique de l’excellence sportive.

Dorénavant, les dirigeants du Stade Villeneuvois veulent voir plus loin. Ils aimeraient professionnaliser l’ensemble du groupe, soit les 30 joueuses qui composent le groupe élite. Pour moi, c’est une première marche. Si on arrive à dépasser le million d’euros de budget, on pourra monter à 10 ou 13 joueuses. Et d’ici trois ans, on aimerait que tout l’effectif puisse profiter d’un contrat professionnel, poursuit Laura Di Muzio.

Pour la présidente, les huit joueuses qui bénéficient de ce premier contrat sont une locomotive qui doit entraîner tout le club. Mais elles sont aussi des ambassadrices et des pionnières qui endossent ce rôle avec une certaine pression, car elles sont plus que jamais attendues sur le terrain.

Le Stade Villeneuvois espère surtout assurer son maintien sportif le plus vite possible, et se qualifier, à l'issue de la phase régulière, pour un quart de finale du championnat de France. Première journée le 19 novembre prochain: les Villeneuvoises se déplaceront au Montpellier Hérault rugby.