Séniors | Avesnois
14 mars 2023
Intervenant à domicile : un métier, plusieurs façons de l'exercer
Aude Ringuet est assistante de vie. Elle intervient au domicile de personnes dépendantes pour les accompagner dans leurs actes quotidiens. Elle est employée directement par ces personnes et par un service d'aide à domicile. Une belle expérience !
Comment êtes-vous devenue intervenante à domicile ?
Aude Ringuet : Je suis assistante de vie depuis treize ans. J'ai exercé plusieurs métiers avant de me tourner vers cette voie. J'ai travaillé en boulangerie, en cuisine à l'hôpital d'Avesnes-sur-Helpe, à l'hôtel des impôts, mais il me manquait quelque chose. Mon frère a eu un grave accident quand j'étais jeune et je m'occupais de lui à la maison. Alors je me suis dit pourquoi ne pas accompagner d'autres personnes qui en ont besoin ?
En quoi consiste votre métier ?
A. R : En tant qu'assistante de vie, j'aide les personnes en situation de handicap ou âgées dans leurs actes du quotidien. Je suis là pour la toilette, le lever ou le coucher, les courses, le ménage mais aussi pour la gestion des papiers administratifs. Certaines personnes connaissent peu leurs droits. Je les oriente et je peux, par exemple, les accompagner pour monter un dossier de demande d' Aide Personnalisée à l'Autonomie (APA) auprès du Département. Comme j'ai aussi travaillé à la Mutualité Sociale Agricole (MSA) pour m'occuper des retraites, ce n'est pas compliqué pour moi. Je m'adapte en fonction des besoins de la personne !
Quels sont vos différents modes d'intervention ?
A. R : Aujourd'hui, je m'occupe de dix personnes. 6 d'entre elles sont mes employeurs directs, ce sont des particuliers employeurs comme on dit. Nous avons signé un contrat de travail et ce sont elles qui font les fiches de paie. Je travaille aussi pour des personnes qui me rémunèrent directement mais qui confient la gestion du contrat de travail et des fiches de paie à une structure d'aide à domicile. Dans ce cas, la structure est mandataire. Enfin depuis 3 mois, je suis également employée par un Service d'Aide et d'Accompagnement à Domicile (SAAD) pour lequel j'effectue les interventions : la structure est un prestataire de services.
Quels sont les avantages et les inconvénients de cette organisation ?
A.R : Je jongle un peu avec la gestion administrative mais cumuler différents modes d'intervention est très enrichissant !
Lorsque l'on travaille auprès de particuliers employeurs, un lien se crée. J'accompagne certaines personnes depuis onze ans ! Je suis parfois leur seule référente. Alors forcément on s'attache.
Je me souviens d'un grand-père à Dompierre-sur-Helpe qui me racontait ses histoires d'enfance et la guerre. Il était très touchant.
Dans les interventions que je fais avec le SAAD, le lien avec les usagers n'est pas le même mais je peux échanger avec les collègues et ça fait du bien !"
Que préférez-vous dans votre métier ?
A.R : Je ne vais pas vous mentir : aide à domicile n'est pas un métier facile. On peut être confronté à des situations de détresse, il faut avoir le cœur bien accroché ! Mais je n'ai jamais renoncé car je ne peux pas abandonner mes papis et mes mamies. Et pour gérer les situations compliquées, nous avons un programme de formation avec Cap'Avenir vraiment utile. Nous avons 58 heures par an pour approfondir notre expérience et nos connaissances sur des thèmes précis comme la maladie d'Alzheimer ou de Parkinson, les gestes de secours, les repas spécifiques pour les personnes diabétiques ou intolérantes. Le métier se professionnalise de plus en plus et c'est une vraie chance pour celles et ceux qui prendront la relève.
Crédits photo : Cédric Arnould