Sport | Tout le département
25 novembre 2024
"Être dans la caravane, c'est le meilleur moyen de participer à la magie du Tour"
Baignant dans le monde du cyclisme depuis tout petit, Loïc Debruyne était caravanier sur le dernier Tour de France. Depuis, ce jeune Nordiste ne rêve que d’une chose : vivre l’édition 2025 sur un char de la caravane, en particulier sur les routes du Nord qu'il sillonne habituellement à vélo.
Le vélo, c’est toute votre vie ?
Loïc Debruyne : Mes parents sont dans le monde du vélo, ainsi que mon frère Florent et d’autres membres de ma famille. Dès l’âge de 3 ans, j’étais sur un vélo. J’ai fait mes premières courses très jeune au sein de l’école de cyclisme du Vélo Club de Roubaix et j’ai gagné le Mini Paris-Roubaix. J’ai grandi vélo, j’ai travaillé vélo (dans un magasin sur Bondues), … En famille, on parle vélo et on va ensemble sur les courses le week-end car je cours toujours en UFOLEP (Union française des œuvres laïques d’éducation physique).
Comment devient-on caravanier du Tour ?
L. D. : Le Tour, c’est la référence. Je rêve du Tour et la caravane était le meilleur moyen d’y participer, d’être dans la magie de la plus grande course cycliste au monde. Je n’avais aucun contact dans le milieu et j’ai découvert qu’il y avait une dizaine d’agences qui représentait les marques sur la caravane du Tour. J’ai postulé auprès de 4 agences et j’ai été retenu par Alentour, l’agence arrageoise qui gère des chars pour différentes marques.
Vous avez choisi votre poste sur la caravane ?
L. D. : J’ai postulé pour être animateur sur le char et ai été pris dans ce rôle. J’adore le micro, mettre l’ambiance, donc j'ai vraiment eu le job que je voulais. Si j’avais dû être chauffeur du char, d’un camion ou bien à la distribution, j’y serais quand même allé car j’en rêve depuis des années et c’est vraiment ce que je veux faire dans ma vie. Dans ce rôle sur le Tour, j’ai vraiment trouvé ma voie.
Comment se passe la journée d’un animateur d’un char de la caravane ?
L. D. : La journée est très longue ! On part souvent tôt de l’hôtel pour rejoindre le départ bien avant les coureurs puis on commence l’animation et la distribution sur l’étape. Une fois à l’arrivée, on va chercher les goodies pour l’étape du lendemain, on fait le plein de carburant, on nettoie le char et les autres véhicules. Les nuits sont courtes mais c’est un rythme à prendre !
Que gardez-vous de cette première expérience sur le Tour ?
L. D. : J’ai passé plus de 3 500 km debout sur mon char à faire l’animation, micro en main. C’était génial ce contact avec le public au bord de la route, même si c’est vraiment épuisant. Entre les étapes et les liaisons ou transferts entre les étapes, c’est plus de 8 000 km sur la route en trois semaines. Je n’ai pas beaucoup vu les coureurs, hormis une arrivée en altitude, mais j’ai vécu une expérience exceptionnelle car on est un peu des "dieux" pour le public, les grands comme les enfants. Tout le monde attend avec impatience la caravane et ses cadeaux. C’est un spectacle !
Donc les gens au bord de la route viennent aussi pour le passage de la caravane ?
L.D. : Tout à fait, c’est l’attraction du Tour ! Un sondage a démontré qu’une bonne partie des spectateurs venait surtout pour voir la caravane et être dans l’ambiance du Tour. Les coureurs, ils passent vite alors que la caravane, elle, prend son temps. Il se passe plusieurs minutes entre le premier véhicule et le dernier du convoi.
Le Tour part du Nord en 2025, vous y serez ?
L.D. : Je n’étais pas né en 1994 lors du dernier Grand Départ de Lille. Alors celui de 2025, je ne veux pas le louper ! En participant au Tour cette année, j’ai trouvé ma voie professionnelle et donc en 2025, je ne m'imagine pas ailleurs que sur un char, sur les routes du Nord qui sont aussi celles sur lesquelles je m’entraîne à vélo. Je connais les étapes presque par cœur, alors j’ai vraiment hâte d’être le 5 juillet 2025 !
Crédits photo : Sylvain Monneret, Laurent Sanson