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27 février 2025

Didier Vanoverschelde, un équipier modèle amoureux du Tour de France

Tout au long de sa carrière professionnelle, le coureur cycliste nordiste Didier Vanoverschelde, alias "Vano", a cultivé le goût du sacrifice pour ses leaders. Un équipier modèle devenu capitaine de route, qui parle toujours de cyclisme avec passion et enthousiasme à l’approche du Grand Départ 2025 dans le Nord.

Professionnel durant six saisons de 1979 à 1984 au sein d’une seule et même équipe, La Redoute-Motobécane, Didier Vanoverschelde a participé à cinq reprises à la Grande Boucle entre 1979 et 1983. Il a connu des moments forts sur le Tour de France, notamment en 1980 avec les victoires d'étape de Mariano Martinez et Bernard Vallet, ainsi que la 9e place au classement général de Pierre Bazzo.

L’année suivante lors de l’édition de 1981, la formation nordiste montait même sur le podium du classement général avec la troisième place de Robert Alban, ce dernier remportant également une étape. Durant ses cinq Tours de France avec une 26e place au classement général en 1981, Didier Vanoverschelde a constamment contribué aux performances de l’équipe nordiste, qui s’appuyait alors sur le Vélo Club de Roubaix, apportant son expérience et son soutien à ses équipiers et leaders.

Bien dans les bordures, bien dans les sprints 

Quand je suis passé pro en 1979, j’ai marché tout de suite, et j’ai vite compris que je devais courir pour un leader et non pour moi, comme en amateur. Je savais ce qu'il fallait faire et ne pas faire. Je n’avais pas besoin d’une oreillette, comme maintenant dans le cyclisme moderne. Tous les leaders de l’équipe me voulaient avec eux sur toutes les courses de la saison. J’étais un coureur passe-partout, bien dans les bordures, bien dans les sprints, bien pour attendre un leader qui avait crevé en lui donnant ma roue, ou bien en le ramenant dans le peloton.

Son parcours au sein de cette fameuse équipe La Redoute, qui reste dans toutes les mémoires des passionnés de cyclisme, illustre l'engagement et la détermination des coureurs de cette époque. Tout comme lors de ses années dans les pelotons amateurs ! Car avant de passer professionnel, Didier Vanoverschelde a connu une carrière amateur très prolifique avec 75 victoires entre 1968 et 1978. En 1972, il devient champion de France de poursuite par équipe, et décroche une médaille de bronze aux championnats du monde militaires dans la même discipline.

Le Nordiste qui est né et vit encore à Hallennes-lez-Haubourdin, a toujours fait la course en tête, s’offrant de nombreux bouquets, comme sa victoire sur Paris-Bourges en 1982, sa deuxième place sur cette même course en 1981, ainsi que ses troisièmes places sur le Grand Prix de Plouay en 1982 et du Grand Prix de Denain en 1983. Il s’est également illustré lors des étapes du Tour sur les Champs-Élysées, par une omniprésence dans les sprints et échappées sur les pavés parisiens.

"Ce Grand Départ, c'est fantastique pour la région"

Profitant pleinement de sa retraite après une carrière de commercial dans les équipements pour le cyclisme pour une marque italienne réputée, "Vano" enchaîne toujours les kilomètres sur son vélo dans les Weppes et les monts de Flandre avec ses fidèles copains ou son fils. Le Grand Départ du Tour dans le Nord le 5 juillet prochain l’inspire : Ce Grand Départ de Lille, c’est fantastique pour la région. On a besoin du vélo. C'est populaire, et c’est un spectacle gratuit. Les étapes sont belles, et Cassel va être le centre du monde durant deux des trois étapes. Je regrette que l’étape entre Valenciennes et Dunkerque ne comporte pas de pavés. Les pavés, c’est l’ADN du cyclisme dans le Nord, mais le Tour est très long et nous ne serons qu’au troisième jour de course. Donc je comprends les organisateurs de ne pas faire prendre de risques inutiles au peloton toujours très nerveux en début de Tour.

Et comme Didier Vanoverschelde aime regarder les courses confortablement installé dans son canapé, il ne va pas déroger à la règle malgré l’effervescence de la Grande Boucle autour de chez lui. Le Tour 2025, il va l’admirer devant sa télé, en profitant des magnifiques images offertes par les hélicoptères et les caméras des motos au cœur du peloton. Le Tour, c’est une carte postale géante de la France. Il n’y a rien de mieux que la télé pour la découvrir, et suivre la course minute par minute. Au bord de la route, il y a l’ambiance mais c’est furtif, le peloton passe très vite.

Crédits photo : Laurent Sanson

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