Jeunesse Éducation, Environnement | Avesnois
13 mai 2022
Mobilité : deux professeurs de Maubeuge changent de braquet !
Pour eux, la mobilité est l'affaire de tous. Au collège Vauban de Maubeuge, ils agissent pour la planète en sensibilisant élèves, parents et professeurs à l'importance de venir au collège autrement qu'en voiture.
Ghislain Debail et Florent Simon, tous deux professeurs d’éducation physique et sportive ont décidé de prendre à-bras-le-corps la question de la mobilité. Soutenus par leur principal, ils travaillent sur le Plan de Déplacement de leur Établissement Scolaire (PDES). Rencontre avec ces deux professeurs engagés.
Pourquoi parler de mobilité aux collégiens ?
Ghislain Debail : Parce qu'ils sont les citoyens de demain ! C'est important de les familiariser à la question de la mobilité, de réinterroger leurs pratiques, de les aiguiller vers d’autres solutions. On veut sensibiliser les jeunes dès leur plus jeune âge.
Pourquoi vous deux ?
G.D. : Nous sommes tous deux fervents cyclistes et convaincus par la question de la mobilité. Nous voulons faire bouger les choses, réveiller les consciences. Il existe déjà une culture du développement durable au sein du collège. Notre principal, Franck Betriche, nous a demandé de porter le PDES de notre établissement. Dans ce type de projet, il faut apporter du dynamisme et de la créativité et nous avons de l’énergie à revendre !
Quelles actions avez-vous déjà mené pour sensibiliser les jeunes ?
Florent Simon : Un questionnaire sur la mobilité pour recenser les habitudes et les intentions des élèves, une vidéo de sensibilisation, un concours d’affiches… Notre évènement phare, c’est le challenge de l’écomobilité qui défie les classes entre elles et les incite à récolter des points en fonction des modes de déplacement. Par ailleurs, nous avons un très beau garage à vélo pour les élèves, des distributions d’éclairages pour vélo…
Concernant la mobilité des élèves du collège Vauban, où en est-on ?
F.S. : 70 % des élèves déclarent venir à pied, moins de 10 % à vélo…. Et 30 % viennent en voiture. Ces chiffres ne sont pas mauvais, la voiture n’est pas majoritaire. Les nouvelles formes de mobilité sont déjà enclenchées dans notre établissement, mais on peut toujours faire mieux. On veut faire mieux !
Les professeurs sont-ils aussi concernés ?
F. S : Bien sûr. On développe l'écomobilité pour l'ensemble des acteurs : élèves, professeurs, équipe éducative, parents aussi… On vient de lancer une plateforme de covoiturage pour les professeurs afin qu’ils viennent travailler dans les mêmes véhicules, par exemple.
Qu'entendez-vous par écomobilité ?
G. D. : On distingue deux types de mobilité : les mobilités douces qui permettent de baisser les effets négatifs sur l'environnement en utilisant des moyens électriques (voitures, transports en commun, covoiturage) et la mobilité active, c'est-à-dire tous les moyens de transport qui ne consomment pas d'énergie, seulement des calories.
Car la mobilité, c'est aussi la santé...
F. S. : Exactement. En tant que professeurs d’EPS, nous voulons mettre en avant les bienfaits pour l’environnement autant que les bienfaits pour la santé. C’est pour cette raison que nous incitons les jeunes à se déplacer à pied, à vélo ou en trottinette, mais pas en trottinette électrique !
Qui vous aide à faire avancer les choses ?
G. D. : En juin 2021, nous avons lancé le premier comité de pilotage qui a réuni différents acteurs de la communauté éducative : élèves, parents d’élèves, représentants d’établissement. Nous avons discuté ensemble des perspectives de la mobilité et des opportunités. Nous allons également rencontrer le service urbanisme de la mairie pour évoquer les possibilités d'aménagement des pistes cyclables car actuellement devant le collège, nous avons une voie partagée entre les voitures, les vélos et les piétons, ce qui n’est pas idéal.
Comment toucher les jeunes ?
F. S. : On leur montre le côté ludique des autres moyens de transport et on cherche à leur transmettre particulièrement le goût du vélo. On organise des sorties en VTT sur le chemin de halage non loin, des ateliers pour se familiariser avec l’objet mais aussi une sensibilisation à la sécurité. Développer la culture du vélo notamment, c’est leur montrer que d’autres pratiques au quotidien sont possibles.
Voici la vidéo réalisée par les deux professeurs qui explique la réalisation du PDES du collège Vauban de Maubeuge :
Le Plan de Déplacement des Établissements Scolaires, c’est quoi exactement ?
C'est un document stratégique qui propose des mesures pour développer des solutions de mobilité pour les élèves, les professeurs, les parents, afin de venir au collège en consommant moins de dioxyde de carbone.
Après une phase de diagnostic et d'enquête, l'équipe pédagogique construit son projet. Objectif : proposer des alternatives à la voiture en réalisant des aménagements pour renforcer la mobilité et la sécurité, en menant des actions de sensibilisation et de communication. Bien souvent, le PDES s'inscrit dans une démarche plus globale de développement durable engagée par l'établissement. Pour cela, les collèges peuvent être accompagnés par le Centre de Ressources en écomobilité.
Le Département est engagé dans un plan d'action global qui vise à doter tous les collèges d'un PDES et d'un plan d'actions d'ici 2023, en partenariat avec l'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie), le Rectorat, la DREAL (Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) et l'Association Droit au Vélo. À l'heure actuelle, 43 collèges du Nord ont entamé la réalisation de leur PDES.
Crédits photo : Dominique Lampla