Jeunesse Éducation, Famille Santé | Cambrésis
13 juin 2022
Apaiser la relation parent-enfant avec la médiation animale
Léa Dubuisson et Céline Lecointe travaillent pour les services de l'aide sociale à l'enfance (ASE) du Cambrésis. Avec Bayek, elles proposent des activités de médiation animale pour accompagner enfants et parents dans la gestion de leurs émotions.
Avec son drôle de sourire, Bayek ne passe pas inaperçu dans les locaux de l’Unité Territoriale de Prévention et d’Action Sociale de Caudry où travaille sa maîtresse Léa.
Depuis plusieurs mois, son énergie communicative suscite la bonne humeur des usagers et des collègues de la jeune psychologue. Un chien au bureau ? Oui mais pour des activités dans lesquelles il occupe une place toute particulière. Avec Céline, gestionnaire à la cellule de recueil des informations préoccupantes, elles ont mis en place des activités assistées par l'animal.
Un compagnon pour exprimer mes émotions
Ce mercredi, le jeune chien retrouve Isaac, quatre ans, aujourd'hui confié en famille d'accueil. Sa maman est présente, ainsi que sa référente de l'ASE. Ensuite ce sera au
tour du papa de passer du temps avec lui. Des visites médiatisées parfois
sources de stress pour les parents et pour les enfants. C'est
là que Bayek entre en scène. Un peu comme un doudou, il va servir d'agent
transitionnel et faciliter le dialogue
explique Léa.
La séance débute avec la roue des émotions. Isaac est content. Il parle de sa journée, raconte à sa maman ce qu'il a fait, ce qu'il mange. Pour Bayek c'est l'heure du brossage, et c'est Isaac qui s'en charge. La médiation animale permet ici de travailler la motricité fine et au niveau cognitif, la mémoire et les repères spatio-temporels
précise Léa.
Pour Isaac, la présence de Bayek a surtout permis de pacifier le moment de la transition. Il pleurait souvent au moment de quitter papa ou maman. Au fur et à mesure des rencontres, les crises se sont espacées
témoigne Céline.
Au-delà des visites, Bayek peut aussi intervenir lors des entretiens psychologiques. En fonction des besoins identifiés avec la référente, il aidera l'enfant à gérer ses émotions, à résoudre ses troubles d'attention ou psychomoteurs, avec la pratique du canicross par exemple.
L'animal ne juge pas. Il accepte les personnes pour ce qu'elles sont et non pour ce qu'elles devraient être. Sa présence génère la sécrétion d'ocytocine, une hormone qui favorise l'attachement et fait baisser le niveau de stress.
Pour pouvoir accompagner les enfants et leurs parents, Bayek, a été déclaré officiellement apte par son vétérinaire. Joueur, patient et très friand de câlins, son histoire permet aux petits de s'identifier et de verbaliser : Je l'ai recueilli à l'association Solidarité Copains Sur Pattes. Victime de maltraitances, il lui a fallu du temps pour pouvoir de nouveau être en confiance avec les personnes qui l'entourent
raconte Léa.
Pour compléter et enrichir son activité, Léa suivra prochainement une formation certifiante en thérapie assistée par l'animal auprès de l'Atelier des Z'animo. À terme, en fonction de l'avancée du projet, d'autres amis à poils pourraient rejoindre l'équipe. Pourquoi pas un lapin ?
Confie Céline.
Crédits photo : Philippe Houzé