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7 juin 2024

Daouda Sow : "En termes d’émotion, le 2 juillet, ça va vibrer en moi"

Le Hémois Daouda Sow, ancien boxeur professionnel (21 combats, 19 victoires, dont 4 avant la limite), a été choisi par le Département pour être un des relayeurs de la flamme le 2 juillet. Une fierté pour le médaillé d’argent aux Jeux de Pékin en 2008, qui évoque cette sélection avec un plaisir non feint.

Quel sentiment vous anime, alors que vous allez porter la flamme le 2 juillet prochain ?

Daouda Sow : En fait, pour moi, la question, c’est surtout ce que représente les Jeux olympiques ! J’ai envie de vous dire qu’il n’y a pas de mot assez fort pour parler de ce sujet. Alors pouvoir les vivre différemment en portant cette flamme, c’est un signe de reconnaissance. On a tous besoin à un moment donné de gratification au regard de notre parcours, et comme je dis souvent, il faut avoir vécu certaines choses pour les comprendre. En termes d’émotion, le 2 juillet, ça va vibrer en moi, ça va me ramener 15 ans en arrière.

Ça va vibrer de quelle manière ?

D.S. : Souvent, j’entends, dans les médias, beaucoup de critiques sur les Jeux olympiques. Pensons juste à la fête ! J’ai vécu les Jeux d’une certaine manière. Là, via ce relais, ce sera un honneur de participer à ce rendez-vous. J’ai gagné ma médaille en 2008, et elle est toujours présente, elle m’accompagne au quotidien. Cette médaille est puissante, et m’apporte énormément. On est très peu d’élus à participer aux Jeux, à faire une médaille. On rentre dans l’histoire du sport, et tout le travail qui a été mené, toutes les compétences qu’on a pu acquérir à travers notre discipline, ça nous a développés en tant qu’homme et en tant qu’homme pas ordinaire, mais extraordinaire, sans manquer de respect à personne.

Illustration
Après sa carrière professionnelle, Daouda Sow s'est lancé dans le coaching, et a ouvert notamment une salle de boxe dans le Vieux-Lille, l'Apollo Sporting Club.

Pourtant les Jeux, quand vous avez démarré la boxe, ça ne vous parlait pas vraiment…

D.S. : Effectivement ! C’est mon premier entraîneur au Boxing club hémois, Halim Zehrir, qui nous a dit au bout de quelques mois : "Je vais vous amener aux Jeux olympiques". Et nous, on ne comprenait pas. Et puis derrière, pour moi, il y a eu l’équipe de France, j’ai suivi les Jeux de Sidney, les Jeux d’Athènes, et là j’ai compris ce que c’était les Jeux olympiques. Avant, je n’avais pas conscience de l’impact que ça pouvait avoir. Je pensais que c’était une compétition comme une autre, mais pas du tout !

Quel message souhaitez-vous faire passer à travers ce relais ?

D.S. : Dans le sport, par rapport à ce que j’ai vécu, je ne me suis jamais senti seul ! Ces valeurs d’humanité, de partage, d’entraide, de solidarité, de tolérance, accepter l’autre comme il est, peu importe sa couleur, sa religion, sa culture, c’est ça que je veux transmettre. Même si aujourd’hui il peut y avoir plein de débats sur le fait que les Jeux soient un peu dénaturés par rapport aux origines, en ce qui me concerne, je ne souhaite garder que le bon côté. Quand je raconte mon histoire des Jeux, je n’arrive pas à m’arrêter, tellement c’est puissant, et parfois les mots manquent pour décrire ce que l’on peut ressentir.

Crédits photo : Philippe Houzé

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