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22 novembre 2023

Avec Sciences Po, le Département ouvre le champ des possibles aux collégiens

Alice Péronne est étudiante en quatrième année à Sciences Po Lille. Une formation qu’elle a découverte dès le collège en suivant le programme d'études intégrées (PEI) proposé par le réseau Sciences Po en partenariat avec le Département. Elle nous raconte son expérience.

Le Programme d’études intégrées a été créé en 2007. Il s’adresse aux élèves en situation d'inégalités des chances, que ce soit pour des raisons économiques, géographiques, sociales, familiales, culturelles ou de handicap. Objectif : les aider à se projeter et réussir leur intégration dans l’enseignement supérieur long, ou, pour ceux qui le souhaitent, à préparer le concours commun d’entrée à Sciences Po. Dans le Nord, le Département est partenaire du dispositif depuis 2012.

Comment avez-vous entendu parler du Programme d’études intégrées ?

Alice Péronne : Des lycéens de Fénelon à Cambrai, qui y participaient, sont venus nous le présenter au collège. C’était sur la base du volontariat. Ils nous ont parlé de Sciences Po que beaucoup d’entre nous ne connaissaient pas du tout. Si on était intéressé, il y avait un formulaire à remplir.

Quel a été l’élément déclencheur pour vous ?

A. P. : En fait, j’étais en tout début de troisième, et je ne voulais pas le faire, mais mes parents m’ont incitée à m’inscrire. Non mais Alice, Sciences Po, c’est trop bien, ça va te plaire… Je ne savais pas trop ce que je voulais faire, donc ça restait une bonne expérience. Présenter un projet en groupe, ça pouvait être sympa. C’était aussi découvrir l’école, les locaux. Donc j’ai dit OK.

Qu’est-ce qui ça a changé pour vous, en troisième, quand vous avez suivi le PEI ?

A. P. : Ça a été la découverte du monde des grands ! Avant, il a quand même fallu remplir un dossier d’inscription pour être retenue, parce qu’il y avait différents critères qui rentraient en compte. Il y avait également une petite lettre de motivation à faire, ce que je n’avais jamais fait. Et au final, on s’est retrouvé dans un petit groupe de 10 collégiens très investis. On a créé un dossier qui nous a pris énormément de temps, on l’a présenté à l’oral à la Préfecture devant du public. C’était très stressant !

C’était quoi le thème ?

A. P. : Cette année-là, le thème était l'aménagement du territoire. Nous ne savions même pas ce que ça voulait dire (rires). Nous étions encadrés par trois professeurs : anglais, histoire-géo et maths. Ensuite, il a fallu trouver un sujet, et on a opté pour l’aménagement du territoire de l’aérodrome de Niergnies qui devait fermer. On devait imaginer le futur de ce site. On a même été à la mairie présenter notre projet, au cas où les élus auraient été intéressés. Avec le recul, c’était un peu irréalisable, il était question d’un restaurant écoresponsable, mais on était assez fiers.

Ça représentait tout de même une charge de travail supplémentaire, comment c’était réparti ?

A. P. : Dès octobre, on avait deux heures par semaine sur les midis, donc on mangeait en même temps. Moi, je m’occupais de faire les plans du restaurant et de préparer la maquette 3D avec le prof de techno. Avec mon amie, nous étions deux là-dessus, on venait plus tôt le matin, donc ça pouvait monter parfois jusqu’à huit heures par semaine en investissement. Mais c’était stimulant, ludique, et ça changeait ! On se sentait un peu comme des scientifiques. Le plus difficile, c’est peut-être à la fin, quand il a fallu écrire le dossier, et aller à Sciences Po le présenter à l’oral début mai. On avait un peu de stress.

Comment s’est passée la présentation ?

A. P. : On a tous parlé un petit peu, parce qu’on avait tous une partie à évoquer. C’était vraiment une très bonne expérience, si bien que j’ai renoué chaque année avec le PEI. En seconde, en première et en terminale, sauf qu’en première et terminale, on était là pour préparer le concours d’entrée dans le réseau.

Quand vous êtes-vous dit que vous alliez faire Sciences Po ?

A. P. : En fait, je ne savais pas trop si je voulais y rentrer… J’ai continué le PEI en me disant : Travaille, et tu verras le moment venu si ça t’intéresse de passer le concours. Au moins, il y avait toujours un bagage de connaissances acquises. J’ai toujours aimé travailler, donc j’apprenais, j’apprenais, et c’était super !

Lorsque vous vous retournez sur votre adolescence, que vous a apporté le PEI ?

A. P. : Déjà, ça m’a permis de découvrir ce qu’était Sciences Po, parce que vraiment, je n’avais aucune idée de ce que ça pouvait être. Ensuite, ça m’a donné confiance en moi, j’étais très timide à l’époque. Comme j’ai dû parler plusieurs fois en public, en langue étrangère, ça forme un peu (rires), et ça m’a donné une grande passion pour le travail d’équipe, j’ai toujours trouvé ça hyper stimulant.

Trois mots pour qualifier le PEI ?

A. P. : Enrichissant, stimulant et vivant avec ce travail d’équipe !

Si vous interveniez dans un collège pour parler du programme, que diriez-vous aux élèves ?

A. P. : Je leur dirais que c’est une expérience à ne pas manquer. Une superbe opportunité de se dépasser et de réaliser qu’on peut faire plus qu’on ne pense, tout en découvrant l’univers des études supérieures qui peut être effrayant. Il y a moyen d’apprendre des choses vraiment super sur des sujets divers, et on en tire que du positif, parce que c’est très convivial. Ici, à Sciences Po, c’est une super ambiance !

Crédits photo : Philippe Houzé

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