Emploi, Handicap | Douaisis
15 novembre 2022
Au Château Montmorency, les travailleurs en situation de handicap révèlent leurs multiples talents
À Montigny-en-Ostrevent, l'Établissement et Service d'Aide par le Travail (ESAT) le Château Montmorency emploie 60 personnes en situation de handicap psychique. Une insertion professionnelle et sociale favorisée par un accompagnement de proximité, qui permet à chacun de trouver sa place.
Au centre équestre, c'est l'heure de nourrir les chevaux. Yann et Jimmy surveillent le stock de foin. Un cheval en mange en moyenne 12 kilos par jour et nous avons une trentaine de chevaux
, précise Yann, palefrenier au Château Montmorency depuis huit ans.
Accompagné par deux moniteurs, il s'occupe avec ses collègues de l'entretien du centre et du bien-être des chevaux. J'ai toujours eu envie de travailler au contact des animaux. Ici on propose des cours d'équitation, du baby poney, de la voltige et on organise même des concours. Moi aussi je monte de temps en temps !
Créé en 1985, l'ESAT (anciennement CAT : Centre d'Aide par le Travail) du Château Montmorency propose de multiples possibilités d'emploi pour les personnes en situation de handicap. Nous accueillons 60 travailleurs de tous âges répartis en trois pôles d'activités : le centre équestre, le restaurant et les espaces verts
, explique Stéphanie Bentammar, cadre socio-éducatif à l'ESAT. Le tout dans un cadre apaisant, celui du château-ferme bâti au 13e siècle.
Porter un handicap et faire carrière
Dans les cuisines, on prépare les desserts. Francine et Jackson, les éducateurs, veillent au bon dosage des ingrédients. Ici tout est fait maison ! Les desserts, le pain.. et les frites !
, explique Thérèse, qui s'occupe du service en salle et au réfectoire depuis 1986.
Le restaurant est ouvert au public tous les midis, sauf le samedi. Un rythme soutenu mais qui s'adapte aux capacités de chacun... et non l'inverse. Les personnes que nous accueillons sont très autonomes. Certaines vivent seules, d'autres sont en couple et sont parents. Certaines ont le permis de conduire, se déplacent sur de petites distances.
En revanche la gestion des émotions reste très compliquée. Il y a un grand besoin de repères, auquel le milieu de travail ordinaire ne peut pas répondre
, poursuit Stéphanie Bentammar. Par exemple, pour faciliter le service en salle, des illustrations et des numéros pour chaque plat sont mis en place. Et surtout, on prend le temps et on dialogue pour dénouer toute tension éventuelle
.
Avant d'intégrer l'ESAT, plusieurs périodes de stage sur place sont prévues. Si certains ont déjà suivi des formations spécifiques, d'autres apprennent sur le tas.
Les personnes qui travaillent ici ont choisi d'exercer une activité, et une activité qui leur plait ! Notre rôle est de les encourager dans le développement de leurs talents
Des reconversions et des évolutions de carrière sont même envisageables à l'intérieur du site, comme c'est le cas pour Émile : j'étais cuisinier depuis 12 ans et au moment du COVID, comme le restaurant était fermé, j'ai donné un coup de main aux écuries. Ça m'a plu alors j'ai demandé si je pouvais rester !
L'ensemble des services proposés par l'ESAT est ouvert au public : le restaurant, le centre équestre, et les espaces verts, qui interviennent chez les particuliers, les entreprises et les communes. Pour favoriser l'insertion sociale de ses employés, l'ESAT organise par ailleurs des activités et des sorties culturelles. Depuis le mois de septembre, une coach sportive propose aussi des cours de fitness sur place, auxquels participent Yann et Jimmy : on est très heureux de travailler ici !
La semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées
Du 14 au 20 novembre a lieu la semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées.
L'occasion de s’interroger collectivement sur les différents dispositifs mis en place pour faciliter l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap. Pour retrouver toutes les actions de sensibilisation de cette édition 2022, rendez-vous sur semaine-emploi-handicap.com
Crédits photo : Philippe Houzé