À la fin des années 70, Pierre Mauroy a lancé à Jean-Marie Leblanc, alors directeur du Tour de France : Vous n’y songez pas ? Les pavés, c’est le passé ! Pour l’image du Nord, c’est catastrophique ! 

Bien au contraire. Nos pavés ont fait la réputation de grandes étapes du Tour de France, et surtout, de Paris-Roubaix. Pour continuer de faire vivre la légende de "l'Enfer du Nord", le Département rénove donc chaque année plusieurs secteurs pavés situés sur les 4500 km de routes départementales du Nord. De quoi assurer la sécurité des coureurs cyclistes, professionnels ou amateurs, mais aussi le confort des usagers de ces petites portions de routes départementales. 

Souvent, il s'agit de démonter un à un les pavés de la chaussée dégradée et de refaire la structure de la route avant de repositionner les pavés. Un travail particulièrement long et méticuleux, généralement réalisé par des agents de la voirie départementale en partenariat avec l'association des Amis de Paris-Roubaix. La plupart du temps, ce sont les mêmes pavés qu'on retire et qu'on remet, précise Thierry Maitte, chef d'équipe à la Direction de la voirie départementale de Pévèle-Hainaut. Mais quand il y a des manques, on pioche dans la réserve de pavés constituée par le Département.

C'est la forme bombée de la route qui crée le risque pour les cyclistes, explique Jean-Marie Doerler, président du Cyclo club de Cambrai. Au fil du temps, des ornières profondes se creusent de chaque côté du secteur pavé, ce qui empêche les professionnels, comme les amateurs ou cyclistes du dimanche, de rouler à droite ou à gauche de la route en toute sécurité. Quand les pavés sont bien entretenus, la route est meilleure, et plus on va vite, mieux on les passe !

Si les professionnels s'engagent parfois sur ces secteurs à près de 60 km/h, idéalement en tête de peloton pour bien voir le parcours et ne pas risquer d'être gênés par une chute, on peut aussi les aborder plus tranquillement. Dans l'idéal, il faut prendre les pavés au milieu de la chaussée quand les bas-côtés ne sont pas praticables. D'où l'expression "prendre le haut du pavé", à l'endroit où ils sont les moins abîmés.

Les principaux secteurs restaurés par le Département depuis 2021

Depuis 2021, le Département a consacré un peu plus de 1,5 million d'euros à la réhabilitation et l'entretien des pavés de Paris-Roubaix. 

Valenciennois

• à Quérénaing, sur la RD 59, 30 000 pavés ont d'abord été rénovés sur 50 mètres, puis entre Quérénaing et Maing sur 2,5 km.
• sur la RD 81 entre Tilloy-lez-Marchiennes et Wandignies-Hamage, le Département a procédé à la restauration de pavés endommagés par le temps et la circulation. Sur 410m, la route pavée de 3,30m de large a été entièrement décaissée. Les pavés ont été retirés puis replacés un à un sur un lit de sable et de ciment. Environ 34 000 pavés pesant 5 kg chacun ont ainsi été manipulés lors de cette opération.

En 2025, le Département va rénover d'autres secteurs pavés du côté de Tilloy-lez-Marchiennes, toujours sur la RD 81. Le montant de ces travaux a été estimé à 221 000€.

À noter que pour cette 122^e édition de Paris-Roubaix, les coureurs emprunteront deux nouveaux secteurs pavés autour de Quérénaing, précisément à Artres, sur 1 300m et à Famars sur 1 200m.

Douaisis

• reconstruction de chaussée pavée sur la RD 81 à Brillon;
• à Sars-et-Rosières, 360m² de pavés ont été rénovés. La plupart ont été réutilisés sur place. La sortie du secteur pavé sur la RD 158B a aussi été rénovée;
• un tronçon de la RD 313 entre Erre et Hornaing a bénéficié d'une importante cure de jouvence, pour un montant de près de 200 000€ pris en charge par le Département.

Cambrésis

• le secteur pavé situé sur la RD 134 qui relie Saint-Hilaire à Saint-Vaast-en-Cambrésis a été restaurée sur 100m. Chaque pavé a été gratté, nettoyé et réaligné sur une couche de sable, avant d'être fixé dans le sol par du béton.