La journée mondiale des zones humides, fixée depuis 1997 au 2 février, commémore la signature de la Convention sur les zones humides. Cette convention s'est tenue le 2 février 1971 dans la ville iranienne de Ramsar et a été signée par 157 pays.

Hétéroclites et tellement utiles !

Des pannes dunaires de Flandres aux prairies humides de Liessies, dans l'Avesnois, en passant par les roselières de la grande tourbière de Marchiennes, les zones humides du Nord sont très variées.

Plus ou moins vastes, plus ou moins visibles, les zones humides ont un intérêt écologique certain. Elles sont de véritables éponges qui permettent d'absorber les fortes pluies, de limiter les inondations, de restituer de l'eau en période de sécheresse ou d'auto-épurer l'eau. Elles constituent également des îlots de fraîcheur pendant les canicules. Et puis, en termes de biodiversité, leur richesse est incontestable. 

Avec les fortes pluies, les marais de la Marque sont par exemple régulièrement inondés, ajoute Rémy Béquart, responsable des gardes départementaux de la Métropole lilloise. Ils jouent un rôle très important d’écrêteur de crue, c'est-à-à dire qu'ils limitent l'impact de la crue en accumulant l'eau en excès. Une fois les pluies terminées, l'eau retourne progressivement dans la Marque.

Les zones humides apportent un vrai service éco-systémique, ici comme dans les autres espaces naturels du Nord.

De par leur forte teneur en plancton et crustacés, elles contribuent également à entretenir la chaîne alimentaire et servent de haltes migratoires aux oiseaux. Lieux de reproduction, d'abri, corridors écologiques, les zones humides permettent la transition des espèces d'un habitat à l'autre. En droit national, un principe fondamental s'installe progressivement dans les logiques d'aménagement du territoire et de projet : éviter, réduire et en dernier recours, compenser les impacts environnementaux dont notamment la destruction des zones humides. C'est un grand changement ! se réjouit Simon Feutry, coordonnateur environnement pour le Département.  

Des zones désormais réduites à peau de chagrin

Étangs, marais, mares, tourbières, forêts humides... Il y a 100 ans, ces zones humides couvraient 30% de la surface de notre département et aujourd'hui, moins de 1%. Il y a donc urgence à agir. Car la disparition des zones humides est synonyme de disparition de l'habitat naturel de nombreuses espèces, ce qui, à terme, peut conduire à la disparition progressive de ces mêmes espèces.

Les services du Département gèrent une surface d'environ 950 hectares de zones humides au titre des Espaces Naturels du Nord. L'urbanisation du territoire, l'extraction de charbon, l'intensification des pratiques agricoles, l'arrivée d'espèces exotiques envahissantes, les pollutions de diverses origines ont progressivement dégradé et fait disparaître les zones humides. 

Agir contre leur disparition

Limiter l'envahissement des arbres mais aussi gérer les activités humaines font partie des missions des gardes qui gèrent les différentes zones humides des espaces naturels du Nord. Nous menons un combat contre l'extinction des zones humides qui souffrent de la perturbation croissante de l'équilibre naturel par les activités humaines. Ces zones se bouchent de limon et des arbres s'y implantent. Notre travail consiste donc notamment à les aider à se préserver, poursuit Damien Santer.  

Le Département agit aux côtés d'autres acteurs pour assurer la préservation des zones humides : Parcs naturels régionaux, Conservatoire d’espaces naturels Hauts-de-France, Agence de l’Eau Artois-Picardie, Voies Navigables de France et services de l'État.

Une reconnaissance internationale

Les Vallées de la Scarpe et de l’Escaut font partie des 5 sites des Hauts-de-France ayant obtenu le label Ramsar. Elles sont donc reconnues "Zone humide d’importance majeure". Ce label international récompense et valorise les actions de gestion durable. Dans le monde, 2 300 sites couvrant 240 millions d'hectares ont obtenu le label. C'est une reconnaissance de la richesse des territoires et un formidable atout pour fédérer les acteurs locaux autour de la valorisation des cours d’eau et milieux humides.