Comment expliquez-vous l'attrait international pour le NTMF ? 

Philippe Lefebvre : Le trail est une discipline très demandée en France. Le Nord Trail Monts de Flandre réunit des coureurs de 35 pays différents qui viennent pour tenter l'aventure de la course spéciale Nord. Venezuela, États-Unis, Canada, Indonésie, Argentine…, les participants viennent vraiment de partout. Nous accueillions aussi beaucoup de Belges et d'Européens. 

Quand on parle des Flandres, on pense courses. Ce trail est l'occasion de relever un défi personnel. Il est connu pour être difficile. Sur le 115 kilomètres, il y a presque 3 000 mètres de dénivelé. Aucune des courses n'est à plat. Automatiquement, les coureurs alternent la montée et la descente. Ils ne se reposent jamais. 

Qu'est-ce qui rend ce trail unique ? 

P. L. : Le paysage est magnifique. On est pile situés entre la France et la Belgique. C'est aussi à cette période de l'année que les jacinthes commencent à fleurir. Les participants passent par le parc départemental du Mont Noir, par le Mont Rouge et le Mont Kemmel, par exemple.  

Cet événement est devenu très populaire, dans les deux sens du terme. D'année en année, nous avons mis en avant l'accueil chaleureux des gens du Nord et la culture flamande autour des estaminets, des bières, des moulins. Nous accordons vraiment une importance à l'ambiance au-delà de la course en elle-même. Mettre l'accent sur les festivités était la priorité. On invite une vingtaine de géants, on place des groupes de musique un peu partout, et ça à l'air de plaire car nous affichons complet chaque année. 

Quelles sont les équipements mis en place pour accueillir les athlètes ? 

P. L.. : Cet événement représente un an de travail. Je connais chaque pierre de chaque chemin. Parmi les 600 bénévoles présents sur place, il y en a qui parlent anglais. D'un point de vue hébergement, le lien vers les établissements est directement déposé sur notre site internet. À savoir qu'aujourd'hui, pour trouver un endroit où dormir, il faut parcourir une trentaine de kilomètres parce que tout est plein à craquer. La plupart des coureurs font leur réservation dès l'inscription, 7 ou 8 mois à l'avance, pour être certains d'avoir un hébergement. 

Viennent-ils uniquement pour la course ou prolongent-ils leur séjour ? 

P. L. : Le trail est aussi une vraie force économique pour le territoire. En moyenne, les personnes qui viennent d'un autre pays ou d'une autre région restent entre 2 et 6 jours. Cette année, le trail tombe à la fin des vacances scolaires. Les participants viennent donc quelques jours avant la course pour découvrir les Flandres et ils finissent leur séjour par le trail. 

Le NTMF est-il uniquement pour les pros ?  

P. L. : Absolument pas, et ce n'est pas ce qu'on met en avant. Nous avons reçu de grands athlètes comme l'italien Lucas Papi qui est un des plus grands coureurs de trail au monde. Il peut facilement se lancer dans des 300 kilomètres. Mais, nous voulons créer une mixité autour de la passion du trail. Généralement, les participants viennent aussi pour découvrir les pays, les paysages et les cultures. 

Moi-même, je fais partie de ces gens qui courent à l'étranger. J'ai participé à la diagonale des fous sur l'île de la Réunion en octobre dernier, je suis allé à la Martinique, du Népal à l'Everest, en Indonésie… Actuellement, je prépare un trail en Suisse de 260 kilomètres en 4 jours quasiment sans dormir. On recherche le dépassement et la connaissance de soi. On visite le pays en même temps, c'est l'idéal. Mon grand regret, c'est de ne pas pouvoir courir le Nord Trail Monts de Flandre. Mais l'organiser, c'est génial aussi !