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10 février 2025
Le Nord, terre de filières agricoles d'excellence
Avec plus de 350 000 hectares de surface agricole et 5 200 exploitations, le département est une terre d’excellence agricole. Le Nord est même leader dans des productions emblématiques telles que la pomme de terre ou l’endive. On vous explique.
Ici, on a la patate !
Avec 1,4 million de tonnes récoltées en 2023, le Nord est leader de la production de pommes de terre. Un chiffre qui s’explique par des raisons historiques.

70% des frites françaises produites dans la région
Cette filière très dynamique a fait 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires dans les Hauts-de-France en 2023
, précise Benoît Houillez, chef du service pommes de terre à la Chambre d’agriculture des Hauts-de-France.
Ce secteur a
tellement le vent en poupe, que les industriels cherchent des surfaces pour s’implanter dans le
Nord
. En septembre 2024, l’entreprise belge Clarebout a ouvert une ligne
de production à Loon-Plage et va rapidement en ouvrir une deuxième. Quant à l’industriel
Agristo, il prévoit de s’implanter en 2030 sur le site de l’ancienne usine
Tereos à Escaudœuvres, dans le Cambrésis.
Les Hauts-de-France sont au premier rang de l’exportation à l’étranger, ainsi qu’au premier rang de la transformation, avec 70% des frites françaises produites ici.
De la patate à la chips locale
Et si la production de pommes de terre est majoritairement destinée à faire de la frite, grâce à quelques variétés qui cartonnent (la Bintje, la Fontane, la Challenger…), on la cuisine sous toutes les formes, dans les restaurants ou les cantines scolaires. Certaines productions se distinguent comme Chip's en Nord à Cappelle-Brouck ou encore la chips de Mazingarbe qui connaît une véritable success story dans la métropole lilloise, mais pas seulement car elle est exportée jusqu'aux États-Unis.
100
mètres seulement séparent le champ du paquet de chips ! Nous avons fait le
choix d’une production et d’une transformation pour un circuit ultra-court
autour de notre pomme de terre
, raconte la famille Loingeville, propriétaire
de la Ferme Bellevue à Sercus.
Un tissu économique dense autour de la patate
Cette culture est très exigeante pour les
agriculteurs, tant dans les attentes des consommateurs que dans la production à
proprement parler. Un gros effort est mené sur l’amélioration des variétés
et sur les méthodes alternatives de culture pour limiter l’usage des produits
phytosanitaires
, précise Benoît Houillez. Une excellence technique s’est développée autour des producteurs avec un tissu économique très dense dans la machinerie, le stockage ou encore la transformation du produit.
La filière, grande pourvoyeuse d’emplois locaux (48% des agriculteurs nordistes cultivent de la pomme de terre soit 2 779 exploitations), a encore un bel avenir devant elle.
C’est parce que nous sommes attachés à la valorisation de nos agriculteurs, de leurs savoir-faire d’excellence, de leurs produits et terroirs, que le Département du Nord en a fait des partenaires essentiels de nos politiques de territoire et sociales : de l’approvisionnement local à l’alimentation solidaire, en passant par la lutte contre les inondations, l’érosion des sols et le réchauffement climatique, et bien d’autres sujets encore. Le Département aime son agriculture et ses agriculteurs et pour eux, il sera toujours là !
Le chicon a la cote !
Celui que l’on appelait "racine du diable" dans les années 1950, découvert par hasard en 1850 à Bruxelles, a migré chez nous avant de devenir le légume emblématique des Hauts-de-France.

90% des endives françaises sont aujourd’hui produites dans les Hauts-de-France, ce qui fait du marché nordiste le leader français
Seul légume vendu toute l’année
La filière endive, c’est 300 producteurs et 4 000 emplois dans les Hauts-de-France, soit l’une des filières agricoles qui recrute le plus.
Et l’endive peut se targuer d’être le seul légume français présent dans les rayons toute l’année. Un produit local par excellence qui est le 3e légume le plus consommé au cœur de l’hiver dans le pays.
La France est le premier producteur mondial et exporte principalement en Italie, où il fait
trop chaud pour la faire pousser. 125 000 tonnes d’endives de salle sont produites chaque année et 1 500 tonnes d’endives de terre. Un Label rouge a même été décerné à l’endive de terre produite à Phalempin
.
Avec trois principaux bassins de production dans le Nord (la
Pévèle, les Weppes, le Cambrésis), l’endive reste malgré tout un marché de
niche avec 8 000 hectares cultivés et seulement 0,04% de la surface
agricole française dédiée. Les principaux défis à relever pour faire
perdurer la filière portent sur le recrutement, le coût de production et le renouvellement
des générations de producteurs
, ajoute Pierre Varlet.
L’hydroponie : la révolution de l’endive
Culture exigeante au champ et très technique, elle requiert un terroir, un climat et un sol adaptés à la production.
Endivier est un métier d'orfèvre qui se transmet de génération en génération. Cette culture est très exigeante, on n’a pas le droit à l’erreur, seuls les passionnés se lancent
Pour permettre aux agriculteurs de produire toute l’année et donc en plus grande quantité, l'endive "de salle" a été développée dans les années 1970 à côté de l'endive dite "de terre". Grâce à un nouveau mode de production en circuit d’eau fermé, les producteurs ont gagné en confort de travail et en augmentation des volumes.
Tendance et gastronomique !
Et si l’endive pâtit d’un déficit d’image, il faut savoir que l’évolution des variétés a rendu ce légume beaucoup moins amer qu’il y a 50 ans. Endive de 21 jours, jeunes pousses, endive rouge, endive frisée, Carmine : toutes les gammes de produits existent, de la consommation courante au produit gastronomique.
Les principaux consommateurs sont les personnes de
plus de 50 ans, alors on essaye de la faire connaître et de promouvoir tous
types de recettes : endives au gratin, salade d’endives et même desserts
aux endives… Nous travaillons à redorer son image et à la rendre tendance
, confie Pierre Varlet.
Bref, l’endive a encore une belle place dans les assiettes !
On en fait tout un fromage !
Derrière l’emblématique Maroilles, élu fromage préféré des Français en 2024, se cachent des fromages de toutes sortes, issus de terroirs uniques, de prairies où paissent les vaches qui donnent du bon lait dont on fait tout un fromage !

Première région productrice de lait
Et dans le Nord, on fabrique beaucoup de lait : grâce à nos 1 125 producteurs de lait, 664 235 milliers de litres de lait et pas moins de 9 725 tonnes de fromages au lait cru ont été produits en 2022, une augmentation de 14% par rapport à 2021 (chiffres Agreste - enquête annuelle laitière 2022).
Les Hauts-de-France sont la première région française en production de laits liquides et la deuxième en production de yaourts (202 526 tonnes).
Des fromages bien du Nord
Quant aux fromages, on en compte une petite quarantaine produite dans le Nord : 17 au lait de chèvre et un peu plus de 20 au lait de vache.
À chaque territoire du Nord, son fromage. Ou plutôt, ses fromages. Car si une trentaine d'entre eux est largement connue et commercialisée, les connaisseurs en recensent plus de 200 dans tout le département… Les vedettes sont le Maroilles avec son appellation d’origine contrôlée, la Boulette d’Avesnes ou encore la Tomme de Cambrai, mais on produit aussi de délicieuses Mimolettes et fromages de brebis.
Pour faire des bons fromages, il faut du bon lait ! Et nous ne sommes pas en reste dans le Nord avec nos races locales de vache laitière : Rouge Flamande, Prim’Holstein ou encore Bleue du Nord se retrouvent dans les fromages du Nord : Mimolette, Maroilles, Bergues, P'tit Flamand, Vieux-Lille, Pavé bleu, etc.
Des producteurs qui se réinventent constamment
Ils sont nombreux à développer leur activité en
proposant du multi-produits : lait, yaourts, fromages voire même glaces
pour certains. Certains innovent comme Thomas
Vaesken dans les Flandres qui a créé le Petit Flamand, un fromage persillé
développé avec le brasseur de la bière Trois Monts et le lycée agricole
du Quesnoy. On a longtemps travaillé sur la recette. Maintenant, c'est
bon, on la tient et elle est bien sympa !
Rémi Janssen, lui, a développé six fromages à
Marchiennes : Quand on est agriculteur, on veille à entretenir les paysages, le territoire et à faire vivre une économie locale. Il faut aussi être très adaptable aux changements d’envie des consommateurs, à leurs goûts, et donc faire évoluer régulièrement notre offre
. Avec son
épouse, ils fabriquent des tartes à la ch'tome, du welsh et des feuilletés au
fromage. Des produits qu'ils vendent en circuit court sur les marchés ou via
des drives agricoles en ligne.
L'agriculture nordiste a encore de beaux jours devant elle...
Crédits photo : Philippe Houzé, Dominique Lampla, Cédric Arnould